Le général t’émut par son élégance,
Sa noble courtoisie et son tempérament,
Sa riche culture et de plus sa tolérance
Et tu fus aussitôt conquise d’engouement.
Lui-même découvrit la femme de lettre,
A l’esprit rebelle, bien plus originale,
Souffrant le mal d’autrui, comme un vrai prêtre,
Couchant dans son journal de brèves annales.
Tu élis ton logis sous les tuiles rouges,,
Dans ce beau village, d’un côté saharien
Qui invite aux évasions douces et songes,
De l’autre nordique, sans moissons, peu de biens.
Ton regard d’artiste tomba si amoureux
De ces couleurs douces et dorées de la dune,
Violentes des monts au dénuement affreux,
Présent contraste insolite qui domine.
Tu choisis là ton havre pour donner à ta plume
Ces élans d’engouement et cette élévation,
Ces éclats de phrase poétique sans rime,
Ce génie d’aller vers les sublimations.
Ton chemin menait à libérer la femme
Du joug masculin trop fort jamais ébranlé,
Jamais adouci malgré ses flots de larmes
Son combat douteux par la plume voilée.
Ce village t’en fit princesse unique,
Sa fille adoptive adulée et aimée,
Respectée sans faire vaines polémiques,
Sur tes goûts libertaires qui l’avaient charmé.
Le rendez-vous infaillible sonna son glas
Par un ciel serein vers la fin d’octobre,
Par un après-midi chaud et de calme plat,
Tu fus surprise par les flots dans ta chambre.