Préface
Après deux livres poésie, la grande ode et l’Odyssée, respectivement poésie d’amour et poésie d’engagement, le présent recueil s’inscrit dans un autre tableau tout à fait différent, une autre logique, une autre perception, une nouvelle essence, un nouveau décor. L’amour est présent. Mais cet amour nous convie, nous parle, nous enchante par la voie miraculeuse et sublime de la femme. Or la femme est un tout, un univers pourvu de ses propres éléments qui émerveillent, nous embarquent aux évasions heureuses, comme par exemple un regard, une caresse…Comme toute poésie, l’aspect romantique y est présent avec force et beauté. La sensualité ne manque pas d’apporter ses aromes suaves et piquants pour tout le plaisir du lecteur. Certains lecteurs la trouveront excessive, d’autres, modérée. Néanmoins, ils la jugeront de bon gout. Y en aurait-il des lecteurs qui la condamneraient ? Mais si je devais m’incliner au souhait de ces derniers, j’en serais frustré, limité dans ma liberté. Justement, Démosthène, l’orateur et homme politique athénien au IV siècle avant l’ère chrétienne consacra cette liberté au poète : « Libre est la race des poètes ».
Passion, amour, idéalisation : tout se mêle, se marie avec un mélange succulent au gout, une fresque au regard. La femme reste l’exclusive figure d’inspiration sous de multiples décors. Elle est chantée dans une oasis, sur la mer, aux ruines romaines, sur un quai, une divinité grecque, une simple passante, caméraman …..
Ceci nous amène à nous interroger sur ce couple sublime que sont le poète et l’amour. Le premier mariage du poète se fait avec l’amour. Il est éternel, en permanence ressourcé, rajeuni. Justement, le poète nous fait rêver tout le temps et ce rêve de beauté éclatante, nous l’aimons. Anatole France avait bien situé le peu d’espace qui nous sépare avec le poète : « Les poètes nous aident à aimer ; ils ne servent qu’à cela. Et c’est un assez bel emploi de leur vanité délicieuse ».
Ahmed Bencherif