Les Lions de l’Atlas
Images violentes au goût très cynique,
Diffusées au monde, dévoilant les joueurs
Algériens agressés dans le bus olympique
Par des fans égyptiens pris d’aveugle fureur,
En terrain déserté par les gardiens de la paix,
Contre toute raison, souci de sécurité,
Et faire des hôtes la proie à taper,
A vaincre sans ballon les lions redoutés.
Blessures au crâne, le bras et le visage,
Perpétrées par jets de pierres très nourries,
De loin dans des caches en vide rivage,
Par des individus dans la rue assombrie,
Sur nos joueurs fort comme les lions de l’Atlas,
Rusés comme les fennecs du désert brûlant,
Avertis dans ce sport, téméraires et tenaces,
Résolus à battre les Pharaons vieux et lents.
Par un froid cynisme, l’Egypte accuse
Les victimes de produire la comédie
Au lieu de présenter toutes ses excuses,
S’obstine à dénaturer les faits et les délits.
Les lions de l’Atlas disputèrent le match,
Glorieusement supportés par deux milliers,
Au sein d’une marée humaine revêche,
Au stade du Caire, forte de cent milliers.
Ils perdirent un point aux primes minutes,
Un point aux ultimes minutes d’addition
Et stoppèrent ainsi la folle attente
Des Pharaons éblouis par leur propre fiction
De prendre le billet au stade du Caire
Pour l’Afrique du Sud en faisant la pression
Contre notre public et intimider les Verts
Par des actes de violence et de tension,
Tant ils les craignaient dans un terrain neutre,
Tant ils connaissaient leurs limites dans le jeu,
La forme physique et le moral opiniâtre,
Ignoraient les forces adverses dans l’enjeu.
Extrait de l'odyssée de Ahmed Bencherif