Ratissages
Pour rassurer les colons, les autorités civiles et militaires avaient décidé une opération militaire punitive de grande envergure dans le Zaccar le jour même. Elle était justifiée par l’état d’esprit phobique des populations européennes et une grande fierté des indigènes d’être encore capables de prendre les armes et conquérir des droits que la paix ne leur avait pas octroyés. Le général Paul Alphonse Grisot avait été requis par le gouverneur général Jonnart, en santé déclinante, sur le point de démissionner. L’armée est plus que jamais requise à frapper fort et vite. Elle doit enlever toute velléité aux indigènes de penser révolte, de prendre les armes, de vouloir vengeance. Elle doit non seulement les impressionner, mais aussi les terroriser longtemps.
Une force considérable est déployée. Ses effectifs donnent une impression de terreur et prédisent que les représailles devaient être terribles. Ils signifient en clair qu’ils sont sur le pied de guerre, contre une population désarmée et isolée. C’est la formation d’une puissante colonne qui se met en mouvement pour s’engager dans les hostilités, comme pendant la guerre de conquête. Le haut commandement du 19e corps est décidé a réprimer de la plus atroce façon. C’est le retour aux méthodes de la terre brulée du maréchal Bugeaud. Le 28 avril, deux jours seulement après l’écrasement de la révolte, 1 200 soldats stationnent le long de la voie ferrée qu’ils surveillent, 800 autres partent ratisser dans la montagne du Zaccar où se sont réfugiés les rebelles :
- Un bataillon du régiment des Zouaves d’Alger
- Deux compagnies de tirailleurs d’Orléans ville
- Un escadron des chasseurs de Blida.
Au total, deux mille soldats, entre Zouaves, Tirailleurs, sont sous le commandement du général Octave Gilet. Trois torpilleurs appareillent pour surveiller les côtes de Cherchel. Est-ce que les craintes du commandement étaient justifiées pour mener la guerre aussi sur mer ? Aucune donnée historique n’est disponible ni pour infirmer ou confirmer sa justification. Toutefois, nous avançons avec la plus grande réserve que le commandement militaire craignait l’implication de la tribu des Benimenaceur qui avait assiégé cette ville en 1871 pendant un mois (25).
Ces forces considérables paraissent incroyables, telles rapportées par ce journal métropolitain. Cependant, un embrasement de la région n’était pas exclu par les autorités coloniales, d’autant que l’Angleterre et la France se livraient une guerre sourde et ce fait n’était un secret pour personne. Les forces engagées dans le Zaccar, soit 800 soldats, sous le commandement du lieutenant-colonel Pierre Léré, sont également citées par Christian Pheline dans son ouvrage (26). Ils ont pour directives de ramener les individus âgés de 15 à 65 ans. Ils se rabattent sur un douar de 3200 âmes, de tout âge. Ils pillent et saccagent les gourbis, violent des femmes et des filles, tirent sans sommation. Ils ont tué des indigènes. Mais combien ? Le saurait-on jamais ? En tout cas, les Zouaves s’enorgueillissaient d’avoir tué quatre-vingts indigènes. Il faut souligner avec amertume qu’aucune enquête n’avait été menée sur les abus et les crimes commis par ces soldats endurcis et aguerris contre des populations paisibles. L’opération dura plusieurs jours et s’était soldée par des centaines d’arrestations.
Ratissages
Pour rassurer les colons, les autorités civiles et militaires avaient décidé une opération militaire punitive de grande envergure dans le Zaccar le jour même. Elle était justifiée par l’état d’esprit phobique des populations européennes et une grande fierté des indigènes d’être encore capables de prendre les armes et conquérir des droits que la paix ne leur avait pas octroyés. Le général Paul Alphonse Grisot avait été requis par le gouverneur général Jonnart, en santé déclinante, sur le point de démissionner. L’armée est plus que jamais requise à frapper fort et vite. Elle doit enlever toute velléité aux indigènes de penser révolte, de prendre les armes, de vouloir vengeance. Elle doit non seulement les impressionner, mais aussi les terroriser longtemps.
Une force considérable est déployée. Ses effectifs donnent une impression de terreur et prédisent que les représailles devaient être terribles. Ils signifient en clair qu’ils sont sur le pied de guerre, contre une population désarmée et isolée. C’est la formation d’une puissante colonne qui se met en mouvement pour s’engager dans les hostilités, comme pendant la guerre de conquête. Le haut commandement du 19e corps est décidé a réprimer de la plus atroce façon. C’est le retour aux méthodes de la terre brulée du maréchal Bugeaud. Le 28 avril, deux jours seulement après l’écrasement de la révolte, 1 200 soldats stationnent le long de la voie ferrée qu’ils surveillent, 800 autres partent ratisser dans la montagne du Zaccar où se sont réfugiés les rebelles :
- Un bataillon du régiment des Zouaves d’Alger
- Deux compagnies de tirailleurs d’Orléans ville
- Un escadron des chasseurs de Blida.
Au total, deux mille soldats, entre Zouaves, Tirailleurs, sont sous le commandement du général Octave Gilet. Trois torpilleurs appareillent pour surveiller les côtes de Cherchel. Est-ce que les craintes du commandement étaient justifiées pour mener la guerre aussi sur mer ? Aucune donnée historique n’est disponible ni pour infirmer ou confirmer sa justification. Toutefois, nous avançons avec la plus grande réserve que le commandement militaire craignait l’implication de la tribu des Benimenaceur qui avait assiégé cette ville en 1871 pendant un mois (25).
Ces forces considérables paraissent incroyables, telles rapportées par ce journal métropolitain. Cependant, un embrasement de la région n’était pas exclu par les autorités coloniales, d’autant que l’Angleterre et la France se livraient une guerre sourde et ce fait n’était un secret pour personne. Les forces engagées dans le Zaccar, soit 800 soldats, sous le commandement du lieutenant-colonel Pierre Léré, sont également citées par Christian Pheline dans son ouvrage (26). Ils ont pour directives de ramener les individus âgés de 15 à 65 ans. Ils se rabattent sur un douar de 3200 âmes, de tout âge. Ils pillent et saccagent les gourbis, violent des femmes et des filles, tirent sans sommation. Ils ont tué des indigènes. Mais combien ? Le saurait-on jamais ? En tout cas, les Zouaves s’enorgueillissaient d’avoir tué quatre-vingts indigènes. Il faut souligner avec amertume qu’aucune enquête n’avait été menée sur les abus et les crimes commis par ces soldats endurcis et aguerris contre des populations paisibles. L’opération dura plusieurs jours et s’était soldée par des centaines d’arrestations.