La femme inconnue
Je l’ai vue, le temps d’un bref regard d’approche
Entre des inconnus au milieu de foules anonymes,
Dans un bel espace familial pudique et calme,
De grand art culinaire où rien ne cloche.
Elle était le type de femme que j’aime :
Taille haute et bien en chair, ni grosse, ni svelte,
Poitrine couronnée d’opulentes cimes,
Des hanches évasées, des mouvements lestes.
Elle n’était pas trop blanche, mais un peu brune,
Au beau visage rond avec joues épanouies,
Des yeux noirs langoureux, un front rectiligne,
Des lèvres discrètes et des sourcils enfouis.
Ses noirs cheveux étaient lisses et brillants
Courts et coiffés à l’arrière par un foulard
Qui filait aux hanches, abondant et épars,
Gris cendre, à chaque mouvement fuyant
Elle avait ce prodige du ciel de charmer
Et les yeux s’y fixaient d’aubaine longuement,
Admiratifs, sereins, de façon sublimée,
Presque adulateurs, comme fée du firmament.
Elle était moulue dans un habit truculent :
Un pantalon noir coulant, un tricot gris ample
Qui lui donnaient de l’aisance dans son pas lent
Un bel air qui seyait à sa grâce humble.
Elle marchait avec grâce au pas de paon,
Comblée d’orgueil pour ses attraits féeriques
Et ses seins, sans écrin, hauts et de tétons
Bien en vue, bougeaient de façon impudique
.
Ses copines blanches, belles et séduisantes
La cadraient d’un décor subtil et admirable,
Conçu pour elle seule, en finesse adorable
Comme une légende très attendrissante.
Voisine de table au douillet restaurant,
La femme inconnue se tenait à l’opposé.
Pourtant, je sentais sa présence, mais n’osais
Me retourner, quoique, d’envie forte, souffrant.
extr les vagues poétiques