bel arbre nourricier ! Où sont passée tes fruits?
mangés crus sans saveur encore verdissants,
mangés mûrs avec avidité, point de bruit,
pressés en liqueur dans les bals phosphorescents.
bel arbre prestigieux ! Où sont passées tes feuilles?
Coupées à ras dans la magie par ruse et hardiesse,
arrachées au grand jour que sache qui ne veuille,
de violence avérée sans la moindre souplesse.
tu es nu, dénudé hélas par ton jardinier,
exposé au froid, la chaleur, aux vents du nord,
au puissant souffle du sirocco meurtrier,
aux frimas, aux gelées, par complice accord.