Dans ses enchantements, mon esprit fasciné
Traçait un beau cours d’eau, aux nénuphars flottants,
Que nul peintre brillant n’eut jamais dessiné,
Tant je me délectais de plaisir émouvant.
Tu étais la nymphe des belles légendes,
Couverte d’un voile blanc et transparent,
Aux cheveux noirs de jais, aux yeux d’émeraude,
Comme un séraphin, de calme assurant.
Le voile d’Orient de fine soie lisse
Epousait tes formes harmonieuses
Rehaussées de gorge opulente, à l’anis
Parfumée à peine, au toucher frileuse.
Elle est ton orgueil de pleine jouissance,
L’apparat sensuel de ta féminité,
La mire des regards depuis sa naissance
Et la source de vie de ta fécondité.
J’aime et j’adore, c’est le meilleur attrait
Que l’usure du temps n’abîme. Miracle !
Miracle de deux chairs pendantes vénérées
Qui ne conservent point les affres séniles.
Un très beau nuage me laissa atterrir
Près de l’eau dormante où ton buste, penché,
Miroitait plaisamment et dansait sans jamais fuir
Ce milieu attrayant de couleurs panachées.
la grande ode suite