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général Gaid Salah crise politique Ahmed Bencherif écrivain

                                     Naama le 14 /04/2019 

 

 

 

                                  A Monsieur Ahmed Gaid Salah,

                                        Général chef de corps  

                                 Chef d’état major de notre armée  

                                                   Alger           

 

                                     Mon Général,

 

        Notre nation vit depuis huit vendredis l’exaltation révolutionnaire de  notre peuple dans ses manifestations pacifiques grandioses qui ont mis sur la scène internationale les authentiques valeurs de bravoure et de sacrifice, de fierté et d’intelligence, tirées du 1er Novembre 1954 dont vous-même avez été combattant des premières heures. Des appels fusent à travers notre pays clamant le lien de fraternité entre notre peuple et notre armée,  et vous rendent également hommage personnellement, vous mandent de nous accompagner pour construire de nouveau nos institutions sur des bases d’alternance démocratique et de justice sociale. 

       Mon général, je voudrais vous dire que nous avons pris acte de votre appel à l’application immédiate de l’article 102 de notre  Constitution que  vous avez majoré des articles 7 et 8. Juste après la démission du Président de la République Bouteflika et nous avions fêté cet évènement d’autant plus que vous étiez rassurant dans vos discours pour nos revendications que vous qualifiez de légitimes.

       Néanmoins,  nous avons été surpris par votre choix pour aller vers la solution constitutionnelle aux lieux et places du collège présidentiel que notre mobilisation citoyenne proposait et plébiscité par un corps social supérieur à  22 millions de manifestants. Et donc en réponse à nos commandements pour garantir une réelle transition démocratique, vous nous imposez le Président du sénat, comme chef d’état intérimaire qui au lendemain de son investiture a convoqué le corps électoral pour organiser l’élection présidentielle en laissant en poste le gouvernement du président démissionnaire et le président du conseil constitutionnel, tous les trois récusés par notre mobilisation citoyenne.

        Cette hâte à vouloir organiser l’élection présidentielle pour le 4 juillet 2019, selon le dispositif de la constitution que vous avez priorisé, signifie la fin de mission du chef d’état par intérim, dans le délai imparti de 90 jours. Donc la probabilité du 2ème tour est totalement exclue. Cela signifie aussi que le candidat est connu dès maintenant par ces trois autorités qui sont en charge de l’organisation de cette élection, totalement fermée aux personnalités émergeantes de notre révolution paisible.

      En clair, le système du président de la république sortant est toujours présent et en force, grâce à  votre choix d’aller vers l’application de l’article 102 moins les articles 7 et 8 que vous aviez promis pour vraiment faire une transition démocratique. Cependant notre peuple n’en veut pas, il récuse ces piliers de ce système qui va détruire encore ce qui reste debout et affaiblira incontestablement notre armée en procédant à des changements notables dans le haut commandement, principalement son état major. Alors commencera le cycle infernal des règlements de compte au sein de notre mobilisation citoyenne. Cela veut dire semer en clair les germes d’une nouvelle guerre civile.

       Je ne m’explique pas comment vous aviez pris le choix de rallier notre peuple, puis vous l’abandonnez en chemin en allant à la solution constitutionnelel qui veut dire le maintien du statut quo, le maintien du système du président sortant. Notre révolution pacifique continuera à battre le pavé jusqu’au triomphe final et n’obéira pas au nouveau président et son gouvernement illégitime.        

      Pourtant vous avez la possibilité de proclamer un avis constitutionnel et former un gouvernement d’entente nationale qui mènera la transition démocratique dans un délai nécessaire, afin de garantir la représentativité de notre mouvement Hirak.

      Mon Général, permettez-moi de vous dire que cette dernière option ne constitue nullement un coup de force contre nos institutions, cas de figure que vous semblez craindre, comme générateur de l’inconnu. C’est tout simplement une carte que soulèvent les puissances étrangères principalement la France hostile à notre peuple et à  notre armée. C’est la mobilisation citoyenne de plus de 23 millions qui ordonne à ce chef d’état par intérim, le gouvernement Bedoui,  le président du conseil constitutionnel de quitter les rênes du pouvoir, vous mande de l’accompagner à faire une véritable transition démocratique. Sa force légitime est aussi supérieure à la constitution maintes fois amendée par le président sortant. 

      L’heure est grave mon Général. Notre peuple a fait son chois de changer le système de gouvernance qui a ruiné notre économie, fragilisé la classe politique, provoqué des injustices sociales flagrantes, déstructuré notre société. En face le pouvoir désavoué et rejeté continue à gérer le pays comme si de rien n’était et il a provoqué au huitième vendredi la répression policière et a ordonné la fermeture des voies d’accès aux citoyens d’autres régions  qui se rendaient à Alger pour participer aux manifestations.

      Oui l’heure est grave mon Général. Des violences ont été commises ce dernier vendredi par les forces de l’ordre et des bandes du clan au pouvoir contre nos manifestants et elles ont généré des blessés de part et d’autre. L’obstination de ces autorités désavouées par le peuple à garder le pouvoir peut aboutir à des dérapages et, ô Dieu protégez l’Algérie, à une explosion dont personne ne veut ni notre peuple, ni notre armée.   

        Alors, je fais appel d’abord à votre fierté de Moujahed et à  votre rang de chef d’état major pour accompagner notre peuple à mener la transition démocratique en proclament un avis constitutionnel et en nommant un  gouvernement de consensus national. L’histoire inscrira votre nom en  caractères d’or en qualité de père de la démocratie.

          Ma haute considération et que les vœux de  notre peuple soient au c entre de vos préoccupations.

 

Ahmed Bencherif écrivain

Auteur de Margueritte

Commentaires

  • bencherif

    1 bencherif Le 19/04/2019

    Le chef d’état major, Ahmed Gaïd Salah, a encore une fois abordé la situation politique actuelle du pays en marge de sa visite à la 4e Région Militaire à Ouargla.

    « J’insiste une fois encore sur la nécessité de suivre la voie de la sagesse et de la patience, étant donné que la situation prévalant au début de cette transition est exceptionnelle et complexe, nécessitant la conjugaison des efforts de tous les patriotes dévoués en vue de sortir indemne de cette épreuve. De notre part, nous réitérons l’engagement de l’Armée Nationale Populaire d’accompagner les institutions de l’Etat durant cette transition, tout en soulignant que toutes les perspectives possibles restent ouvertes afin de surpasser les difficultés et trouver une solution à la crise dans les meilleurs délais, car la situation ne peut perdurer davantage, vu que le temps nous est compté. Ainsi, l’Armée Nationale Populaire se considère toujours mobilisée aux côtés de tous les dévoués, au service de son peuple et de sa Patrie, pour honorer l’engagement qu’elle a pris afin de réaliser les revendications et les aspirations légitimes du peuple, pour construire un Etat fort, sûr et stable ; un Etat où chaque citoyen trouve sa place naturelle et ses espoirs mérités.
    Dans ce contexte, et comme j’ai souligné lors d’occasions précédentes la nécessité pour la justice de poursuive les individus impliqués dans des affaires de corruption, nous attendons à ce que les instances judiciaires concernées accélèrent la cadence du traitement des différents dossiers concernant certaines personnes ayant bénéficié indument de crédits estimés à des milliers de milliards, causant préjudice au Trésor public et dilapidant l’argent du peuple».
    « J’ai déjà évoqué, lors de mon intervention du 30 mars 2019, les réunions suspectes qui se tiennent dans l’ombre pour conspirer autour des revendications du peuple et afin d’entraver les solutions de l’Armée Nationale Populaire et les propositions de sortie de crise. Toutefois, ces parties, à leur tête l’ex-Chef du Département du Renseignement et de la Sécurité, ont tenté, en vain, de nier leur présence dans ces réunions, et d’induire en erreur l’opinion publique, et ce, en dépit de l’existence de preuves irréfutables sur ces faits abjects. Nous avons affirmé, ce jour là, que nous allions dévoiler la vérité, et les voici continuer à s’agiter contre la volonté du peuple et œuvrer à attiser la situation, en approchant des parties suspectes, et inciter à entraver les solutions de sortie de crise. A cet effet, je lance à cette personne un dernier avertissement, et dans le cas où il persiste dans ses agissements, des mesures légales fermes seront prises à son encontre».

    «Nous sommes convaincus que le peuple algérien digne et civilisé est à même de relever tous les défis et surmonter toutes les crises, grâce à son génie puisé de ses valeurs et fondements historiques et sa longue expérience dans les épreuves, et nous affirmons que nous comprenons ses revendications légitimes pour lesquelles nous nous sommes engagées à œuvrer à les concrétiser. Bien entendu, la réalisation de ces objectifs requiert plusieurs étapes nécessitant de la patience, de la compréhension et le rejet de toute forme de violence. Ainsi, l’étape principale étant concrétisée, elle sera, certainement, suivie par d’autres jusqu’à la réalisation de tous les objectifs escomptés, et ce, sans perturber le fonctionnement des institutions de l’Etat, qui devraient être préservées pour permettre la gestion des affaires de l’Etat et les intérêts de nos concitoyens.
    La décision de protéger le peuple, avec ses différentes composantes, est une décision irréversible et dont nous ne dévierons point. Partant de la solidité des liens de confiance liant le peuple à son Armée, nous avons donné des instructions claires et sans équivoques pour la protection des citoyens, notamment lors des marches. Cependant, nous attendons, en contrepartie, de la part de notre peuple d’éviter le recours à la violence, de préserver les biens publics et privés et d’éviter d’entraver les intérêts des citoyens. Je tiens à souligner dans ce cadre la nécessité du respect total des symboles de l’Etat, à leur tête l’emblème national, en ce qu’il représente comme une symbolique sacrée de l’unité de la nation et du peuple et des sacrifices des générations à travers l’histoire. Et nous sommes fermement convaincus que notre peuple sera à la hauteur de l’image civilisée et prestigieuse que lui a réservé l’histoire et que les différents médias ont relayé à travers le monde».

    « J’espère que cet appel trouve l’écho escompté auprès de toutes les composantes de notre cher peuple, car il émane du Haut Commandement de l’Armée Nationale Populaire, partant de son dévouement au message des Chouhada de la Révolution et du devoir national, et pour avoir partagé la souffrance du peuple et veillé à construire une armée puissante et moderne, maitrisant les technologies les plus sophistiqués. Ceci a été concrétisé de manière effective et sur le terrain, par l’ancrage des valeurs d’allégeance et de loyauté envers la Patrie dans les esprits et les comportements des éléments des Forces Armées. Une armée professionnelle de par ses effectifs, ses matériels et sa disponibilité, équipée des armes les plus modernes, destinées à faire face aux ennemis de la Nation et non pas contre son peuple. Une armée qui ne prend aucune décision au désavantage du peuple et de la patrie et qui veille à ce qu’aucune goutte de sang algérien ne soit versée, n’en déplaise aux parties hostiles, qui sont dérangées par le caractère pacifique des marches. L’Algérie est entre des mains sûres grâce à des hommes dévoués prêts à défendre leur pays quel qu’en soit le prix.
    Nous, en tant que Haut Commandement de l’Armée Nationale Populaire et face à la responsabilité historique que nous assumons, nous respectons parfaitement les dispositions de la Constitution pour la conduite de la transition, et je voudrais réitérer que toutes les perspectives possibles restent ouvertes afin de surpasser les difficultés et trouver une solution à la crise dans les meilleurs délais, de façon à servir l’intérêt suprême de la patrie, sans égard à l’intérêt des individus et que nous n’avons aucune autre ambition que celle de protéger la patrie, faire régner la sécurité et la stabilité et préserver l’image de marque du pays, comme l’auraient voulu nos vaillants martyrs et qu’Allah m’en soit témoin».

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