Fille des O/Nail
L’oiseau s’est envolé très haut dans les éthers,
Accessible à mon dard par la seule pensée
Tourmentée par l’adieu, sans musique, sans air,
Comme le cantique des amours trépassés.
Il bat de ses ailes frêles de beau plumage,
De grâce et d’aisance, comme un cygne dans l’eau,
Magnifié sans égal d’un merveilleux ramage,
Unique du genre, le plus beau passereau.
Son chant est un accord de lyre au couchant,
Quand la nuit étend son manteau sur l’univers,
Que la lune émerge de son point débouchant
Et balaie de ses faisceaux lumineux la terre.
Son chant est mélodie de tendres gazouillis,
Elevés aux primes aurores bigarrées,
Aux cimes des arbres aux beaux fruits cueillis,
Aux sarments de jeunes vignes enchevêtrées.
Dans les plis du zéphyr ma pensée voyage,
En quête dans ces lieux jadis submergés,
Curés par un travail hardi au fil des âges,
Rendus par génie à la vie, hier figée.
Longtemps elle vola sans répit dans les airs,
Au-dessus des nuages noirs ou gris argentés,
Dans l’immensité muette de la stratosphère,
Où je perçois, ému, ses bracelets tinter.