Aphrodite
Tes yeux
Tes yeux clair acajou, diamant à l’état pur
Un soleil au couchant, un feu avant la nuit,
Qui baignent dans leur lac, en belle parure
Corrompent mes vertus et lutter je ne puis.
D’eux me frappa la foudre de t’aimer un jour
Foyer de douceur qui enclenche la langueur,
Champ de mes visions, source de mes amours,
Atome de ma vie et nid de mes ardeurs
Centre lumineux qui dissipe mes brumes,
Cachées à la jonction du ciel et de la mer
Au lointain horizon, mon cahier d’amertume,
Qui donne de l’éclat d’azur à mes éthers
Espace d’embrasement à grande intensité,
A la jonction de ton regard si conquérant
Avec mon brave cœur détrôné, survolté
Ses prudences vaines, jamais ne se parant.
Mes frimas fondirent sur ton brasier ardent,
Pour créer la saison idyllique arrosée
D’aromes étranges, ni été, ni printemps
D’iles océaniques vivant d’amours osées.
Espace qui lève le ton de mes couleurs,
D’automne au printemps, du halé au doré
Sous le tison d’Aphrodite ivre de bonheur,
Qui a conquis mon moi et l’a accaparé.
A la juste croisée de nos yeux se cherchant,
L’étincelle jaillit, active et intense,
Feu de bois, feu d’amour, au fil nous attachant
De l’Eros, lit floral de notre nuit d’encens.
Victimes heureuses du vent de la passion,
Qui souffle et hurle sur les cimes du plaisir,
Déclenche les houles du désir en ascension
Aux danses nuptiales de l’Aphrodite ivre.
Ivre d’amour, elle tangue au gré des vagues
Des sens abreuvés des appels aphrodisiaques
D’union consentie sans témoignage de bague,
Cœurs épris pour toujours d’enchantement mirifique.
Ses danses créoles d’érotisme flagrant
Fascinent le dévot, grisent le courtisan.
Ses parures en fleur, don divin apparent,
Sa beauté, un mythe qui ôte la raison.
Ne va l’Aphrodite ! Mes pluies sont de chagrin,
Ma min est orpheline et mon temps s’est figé
Resté amarré à nos souvenirs sereins,
Reviens, toi mes gloires, toi leur apogée.