Œil de la Garonne
Du haut des Pyrénées, tes larmes coulent à flots,
De fracas énorme, Impétueux et bien hauts,
Pour se jeter dans l’océan, en descente calme,
Laissant sur ton sillage verdure de charme,
Mais tes flots n’égalent le torrent de mes yeux,
Qui roule sur mon corps, abondant et furieux
Echoue fatalement dans mon cœur inondé
Qui se noie, convulsé, déchiré, érodé,
Loin de ma bien-aimée, en larmes soudaines,
O ma déesse, pénitence, pardon ma souveraine.
Tes blanches cascades se jettent dans ton lit,
Arrosent les prairies, jonchées de fleurs de lys,
Les miennes, tombent sans bruit dans mon désert
A l’instant évaporées vers les lointains éthers,
Les miennes sont noires comme du charbon chaud
Sous le poids du remords que ne blanchisse la chaux,