huile sur le feu, extr chants et hymnes; ahmed bencherif

l'huile sur le feu
Au feu, crièrent-ils par excès de phobie !
alarmés, Ils couraient ! Ils fuyaient en tous sens
dos nus, pieds nus, laissant le dernier rubis,
anxieux de mourir, sur leurs têtes, la sentence.
ils accusaient, pointaient du doigt tous leurs bourreaux,
ils râlaient, se lâchaient dans leurs propos obscènes,
ils n'avaient plus d'épée, seuls de vieux fourreaux
ils n'avaient plus la foi, ils n'avaient plus de rennes.
ils s'étaient piégés eux-mêmes loin du fleuve,
ils s'étaient piégés loin de leurs montagnes,
les oueds taris, point de source qui les abreuve,
ils sont enfermés de longue date dans leur bagne.
le feu les encercle, avance dévastateur
crée un lourd écran de fumée dense et noire
soleil caché, ciel caché, absents tous les acteurs;
et minés, ils sont par l'horrible désespoir.
ils avaient cru allumer un phare dans la nuit,
c'était une braise sous les cendres entassées,
elles-mêmes soufflées au fil des jours sans bruit,
remplacées par un bois longuement amassé.
tu as versé beaucoup d''huile sur l'incendie,
aveugle, sans raison, sans souci, revanchard,
l'eau coupée, barrages sous garde des bandits,
de vils gens, gardiens du temple, mesquins clochards.

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