Impôt
L’impôt nous frappe sans merci l’an entier
Pressure le pauvre et ruine le riche.
Vends et paies la taxe ou attends l’huissier
Vends bijoux ou tamis, trophée ou fétiche.
L’enchère menace et la terre tremble
Le fellah préserve tant qu’il peut et combat
Le colon le guette, sa joie à son comble
Tenté par un crédit espère le rachat
L’impôt ravit le blé, abandonne le son
Le fellah crie furieux, sème toujours le blé
Attend revenir dans la nuit le croissant
Trop fier trop digne et toujours révolté.
La nuit coloniale était trop violente,
Et dépouillait l’impôt de ses caractères
De vertu pratiquée à l’égard des gentes
Depuis l’émergence prouvée du numéraire,
Acte volontaire de l’élan solidaire,
Basé en équité pour le bien commun,
Sans laisser sur ses pas l’émoi réfractaire,
De redevables brimés sans des égards humains.