C’est triste. Tout est noir. Le jour et la nuit se confondent dans le noir obscur, frappés d’apocalypse précoce. Le soleil, la lune, les étoiles se sont éclipsés, toute lumière, toute luminosité néantisées. C’est tragique, un mélodrame jamais imaginé, jamais conçu, jamais interprété, tant le cerveau est frappé de stérilité, le cœur vidé de son enthousiasme. Les arbres se déchirent, pleurent de leur sève nourricière en torrents. Les pierres geignent, les animaux endeuillés se sont momifiés. La nature est entrée dans un coma, privée de ses astres lumineux. En vain elle cherche un rayon de soleil, en vain elle cherche un faisceau lunaire. C’est le silence mortuaire, prémices d’une fin tragique, comme dans une pièce de théâtre qui annonce en filigrane sa fin dramatique, repoussée d’acte en acte, dans une chronologie éprouvante, asphyxiante où les amants luttent désespérément pour éviter la mort de leur amour avant leur propre mort physique. Le silence des amants s’installe, se réédite, se perpétue, ne laisse place aux sonorités pourtant curatives, légitimes. Silence ou fugue et si c’était la fugue de l’héroïne, qui suggère le doute, la suspicion, quand s’endort dans sa naïveté le héros. Ne serait-ce son trépas certain. Oui et je le redis, ce sera son trépas infaillible que même le miracle ne puisse éviter. Malgré tout l’espoir reste, tant que la fidélité de l’héroïne reste acquise.