Mon amie, ah ma chère amie, quelle belle et exceptionnelle surprise de te lire au matin, au lever du jour, aux premiers chants d'oiseaux, aux voltiges des passereaux si heureux, aux premières brassées laborieuses des hommes, aux premières tendresses des femmes, aux premières promesses d'amour des amants. Là est la vie et c'est là qu'il nous appartient d'en lire les messages, en traduire les codes; c'est là aussi que commence notre bonheur, si on y consacrait un sourire serein, pur, vide de malice et d'hypocrisie.
Voilà bientôt deux ans et tu te souviens de moi, plus surprenant encore tu gardes en vie notre amitié, telle qu'elle fut. Suis-je alors aussi marquant dans le coeur des autres? Es-tu aussi divine pour fouiller dans ton passé et ressusciter cette amitié qui était pure et plus forte que l'amour entre que deux ages différentes mais qui avaient un coeur presque commun. Et des des envieux y ont hélas semé le venin, le doute, les suspicions, les rumeurs qui tendaient à construire la théorie du faux dans le vrai et prêter une liaison amoureuse à notre amitié, afin de la détruire. Toutes ces calomnies qui te parvenaient avaient eu raison de ton âme pure, de ton esprit de discernement et tu dus prendre la décision qui te semblait appropriée. Une jeune fille comme toi ne pouvait supporter de fausses rumeurs et donc tu avais pris la décision de rompre notre amitié, en prenant soin au préalable de m'informer que des gens intéressés nous prêtaient une liaison amoureuse.je ne pouvais que respecter ta résolution et je me suis abstenu de t'écrire.
Deux ans passèrent et tu vins bêcher ce beau jardin d'amitié qu tu as trouvé en fleurs en verdure, comme tu l'avais quitté. Ce n'est pas du tout étonnant de ta part, car tu conçois la vie avec philosophie et sagesse, selon lesquelles on doit diffuser le message de paix et d'amour entre les hommes, entre les hommes et la nature.Comme tu dis , le souffle de la vie nous porte, nous emporte d'un vague à une autre, nous apportant son lot de bienfaits et de petits miracles avec ou absence de foi au divin. Oui chacun est libre d'y croire ou non; car dans chacun, il en restera toujours une dimension humaniste qui le portera à faire du bien, à prêcher la bonne parole. Comme tu vois mon amie, nos propres religions n'interfèrent en rien sur notre conception de la vie. Tu es chrétienne, je suis musulman. Mais nous croyons avant tout aux valeurs humaines universelles. La tolérance est le garant de la cohésion sociale, le pardon en est la dynamique. t de ces deux valeurs, il y aura profusion de biens pour tous et il ne serait point nécessaire de porter les armes pour asseoir une domination économique. De même que l'écart de notre age ne nous a pas du tout empêché de tisser une amitié féconde qui est restée toujours vivante, malgré cette rupture de deux années.
Voilà l'essentiel de mon message; s'agissant de mon parcours littéraire, je t'envoie en pj ma biographie succincte et actualisée.
merci encore pour cette pensée et porte-toi bien.
Ahmed