Souvent la noire danseuse obèse
Se produit de façon voluptueuse :
Ses gros seins ballottent, ses yeux sont en braise,
Ses fesses se roulent, ses joues sont rieuses,
Son pied dame le sol, ses avant-bras se tordent,
Sa large poitrine se gonfle et dégonfle,
Ses cheveux dénoués flottent et descendent,
Epars, sur ses épaules ; sa peau noire enfle,
Son buste se penche, sa tête balance,
Son bas-ventre vibre, ses hanches dandinent,
Ses pas courts évoluent en grande cadence,
Ses mouvements sont lents, effarants de signes.
Elle danse et se mue, émue de grand plaisir
Qui mue en passion subite, effrénée.
Chauffée, elle mouille, ne cesse de frémir,
Folle de jouissance et ensorcelée.
Elle s’affaisse enfin au sol, grisée, paumée,
Se masse les cuisses, étourdie et charmée,
Puis elle souffle sur le feu qui flambe
Canée, un peu plus loin se vide et succombe.
Tu seras éblouie par ce beau spectacle
Gratuit en plein air, sans chahut, ni tourbe.
Ton désir sera fou de faire l’émule
De la dame noire, fière de ses courbes.
La forte danseuse t’abordera sans gêne,
Voudra t’initier au semblant de vaudou,
Sans bruit, ni tintamarres, mais de belle haleine,
D’extase accomplie, d’engouement très doux.
Sa main te vêtira d’un voile rouge et noir
Adhérant à ton corps frêle et harmonieux,
Passera à ton cou un collier d’ivoire,
Habillera tes deux mains de bracelets curieux.
Enfin prête et parée pour la cérémonie,
Tu feras quelques tours de danse mystique
Dans cette ambiance de la sainte bénie.
Dont tu humeras cet air euphorique.
Frémissante de joie, tu iras par l’oued
Raviné de filets émaillés d’eau blanche
De mousse qui longe la falaise raide,
Echoue dans la marre enfoncée dans la roche.