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Carrine

au couchant affirmé, le ciel était ponctué de lumière rougeâtre très timide, d'un noir argenté en étages, lumière couronnée par un petit filet jaune, au plus haut de la voute céleste qui épousait la mer un bleu indigo donnait une merveilleuse sensation d'évasion; l'eau océanique, bleue azur, était calme, endormie et brillait aux derniers rayons du soleil qui s'engloutissait là-bas, au-delà de l'horizon attrayant par ses aventures et sur la jetée était édifiée le palais vitré de la belle océanide, reine des fonds marins, reine de la terre solitaire que peuple seul le poète désemparé, passé si près de la foudre, provoquée par les forces des communions d'un soir ou d'été ou de printemps, ou d'automne ou d'hiver. la belle océanide apparut dans toutes ses splendeurs, toute sa beauté, tout son pouvoir ensorceleur et cacha le soleil éclatant, alors gronda le ciel et la foudre frappa la terre et les arbres. la foudre de l'océanide me frappa de plein fouet au coeur, ah combien il avait palpité, ah combien il avait battu à la vitesse du son, alors mon esprit fut émerveillé au lieu de fuir cette foudre; mais qui peut etre le rescapé d'un coup de foudre de la belle océanide. toi Carrine , reine du palais vitré, avec se colonnes d'acajou, ses meubles de hêtres, j'y vois la propreté méticuleuse transparente comme ton âme; j'aimerais y etre, y vivre l'éternité, toi et moi, ensemble, unis par les serments des dieux, toi reine, moi, ton chevalier, te protégeant contre tous; ah ce parquet reluisant que tes pieds foulent sans moi, j'en suis jaloux; ah cette mer où tu te baignes en petit maillot, j'en suis jaloux; ah ce soleil qui te voit, j'en suis jaloux; ah ce blé dans ta bouche, j'en suis jaloux.

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