Les bombardements du 27 aout 1816
Depuis trois siècles, la Régence d’Alger pratiquait ce commerce à haut risque et plein de dangers pour perquisitionner les vaisseaux de commerce qui naviguaient même en haute mer, pour s’assurer que ceux-ci ne représentaient aucun péril pour sa marine de guerre ou marchande. Les corsaires algériens avaient acquis une forte réputation en Méditerranée et en Atlantique. Cependant, ils traitaient leurs victimes avec une injustice avérée et des humiliations répétées. Plusieurs guerres navales les avaient opposés aux nations européennes, mais jamais ils ne furent détruits. Ils subissaient des dégâts, certes importants, mais ils parvenaient vite à réparer les dommages occasionnés soit à leurs vaisseaux soit aux fortifications portuaires.
Le dey Hadj Ali ne réchappait à cette règle générale du corsaire brave et intrépide, opiniâtre et impitoyable. Il commettait des injustices flagrantes à l’égard des chrétiens que sa flotte capturait en haute mer dont les captifs étaient astreints à galérer et les femmes étaient vendues au plus offrant. Sa barbarie farouche faisait sa triste réputation. Ces iniquités généraient de forts ressentiments et entretenaient un climat d’hostilité à son endroit par les chancelleries d’Europe. C’est ainsi que le 2 juillet 1815, le ministre turc de la Marine signalait au sultan Mahmoud les mauvais traitements que le dey infligeait aux chrétiens. Il ajoutait que l’amitié qui existait avec l’Europe s’était transformée en querelle et en agression. Donc, il était quasiment en état de guerre ce qui perturbait la navigation et le commerce maritime. Sa folie des grandeurs engageait à brève ou longe échéance les Algériens dans une guerre ouverte. En effet, en aout 1814, l’amiral britannique William Sidney Smith fait appel à l’Europe pour mettre fin à la piraterie des états barbaresques. En réplique, Hadj Ali encouragea Rayes Hamidou à multiplier les attaques contre les Européens et ses voisins. Le 23 mars 1815, Hadj Ali fut tué et remplacé par Omer. Celui-ci se lança évidemment dans la course, alors que le consul Deval en fit un rapport élogieux qu’il avait adressé à son ministre.
La marine britannique réagit sans tarder. Une expédition est lancée, sous le commandement de l’amiral lord Exmouth, conjointement avec la flotte hollandaise qui était sous les ordres de l’amiral Von Capellen. Bientôt ces deux forces navales arrivèrent devant Alger le 27 aout 1816. Lord Exmouth signifia au dey Omer un ultimatum d’une heure pour signer la paix et libérer tous les captifs chrétiens sans rançon. Le dey et son cabinet refusèrent. Les deux flottes se rapprochèrent des forts du port, sur le pied de guerre et la menace affichée notoirement. Cependant, elles étaient à bout portant de l’artillerie des défenses d’Alger. Mais le dey Omer préfère attendre au lieu de donner l’ordre à ses mortiers d’attaquer. Il perdit ainsi l’effet de surprise que recherche toute armée pour s’assurer sa suprématie. La bataille éclata et au bout d’une heure, les fortifications d’Alger étaient anéanties. Elle dura 11 heures 23 minutes, faisant un désastre. La défaite de la Régence était alors actée. Le dey Omer accepta de signer la paix aux conditions exigées. Ainsi, 1 200 captifs chrétiens furent libérés sans rançon, évaluée à 2 millions de riyals français.
La piraterie algérienne ne cessa que pendant deux mois et dès le 27 novembre six vaisseaux partirent de nouveau pour croiser en mer. Après la destruction de sa flotte, la Régence acheta et construisit de nombreux bateaux. La Sublime Porte, le Maroc et Tripoli leur donnèrent d’autres. Le dey parvint à reconstituer sa flotte puissante et menaçante. Omer fut assassiné par Necib Ben Malik Ali Khodja le 27 octobre 1817, qui lui succéda.
Les trois coups d’éventail
Un sentiment de défiance réciproque régnait entre la France et la Régence d’Alger, depuis que le gouvernement manifestait clairement son refus de payer sa dette envers la maison commerciale Busnach et Bacri, contractée entre 1793 et 1798, évaluée à 7 millions en 1801, pour des approvisionnements de blé et de fromages dont le dey lui-même avait fait des avances substantielles. Il estimait que c’était une nature absolument insolvable qui l’irritait au plus haut point. Il remit deux lettres aux ministres français par la voie de leur consul Deval, dans lesquelles il réclamait le paiement de cette créance vieille de 20 ans et aucune réponse ne lui était parvenue. Après son retour de France, le consul fut reçu le 27 avril dans le palais du dey Hussein qui lui demanda des explications sur ce retard dans le paiement et plus grave sans échéance avancée par la France. Son hôte ne lui apprit rien qui puisse le rassurer et observa une attitude évasive et arrogante. Alors, le gouverneur en fut courroucé et dans un accès de colère, Il le frappa de trois coups d’éventail. Le consul s’indigna et lui reprocha qu’il vînt d’outrager le roi qu’il représentait.
Les bombardements du 27 aout 1816
Depuis trois siècles, la Régence d’Alger pratiquait ce commerce à haut risque et plein de dangers pour perquisitionner les vaisseaux de commerce qui naviguaient même en haute mer, pour s’assurer que ceux-ci ne représentaient aucun péril pour sa marine de guerre ou marchande. Les corsaires algériens avaient acquis une forte réputation en Méditerranée et en Atlantique. Cependant, ils traitaient leurs victimes avec une injustice avérée et des humiliations répétées. Plusieurs guerres navales les avaient opposés aux nations européennes, mais jamais ils ne furent détruits. Ils subissaient des dégâts, certes importants, mais ils parvenaient vite à réparer les dommages occasionnés soit à leurs vaisseaux soit aux fortifications portuaires.
Le dey Hadj Ali ne réchappait à cette règle générale du corsaire brave et intrépide, opiniâtre et impitoyable. Il commettait des injustices flagrantes à l’égard des chrétiens que sa flotte capturait en haute mer dont les captifs étaient astreints à galérer et les femmes étaient vendues au plus offrant. Sa barbarie farouche faisait sa triste réputation. Ces iniquités généraient de forts ressentiments et entretenaient un climat d’hostilité à son endroit par les chancelleries d’Europe. C’est ainsi que le 2 juillet 1815, le ministre turc de la Marine signalait au sultan Mahmoud les mauvais traitements que le dey infligeait aux chrétiens. Il ajoutait que l’amitié qui existait avec l’Europe s’était transformée en querelle et en agression. Donc, il était quasiment en état de guerre ce qui perturbait la navigation et le commerce maritime. Sa folie des grandeurs engageait à brève ou longe échéance les Algériens dans une guerre ouverte. En effet, en aout 1814, l’amiral britannique William Sidney Smith fait appel à l’Europe pour mettre fin à la piraterie des états barbaresques. En réplique, Hadj Ali encouragea Rayes Hamidou à multiplier les attaques contre les Européens et ses voisins. Le 23 mars 1815, Hadj Ali fut tué et remplacé par Omer. Celui-ci se lança évidemment dans la course, alors que le consul Deval en fit un rapport élogieux qu’il avait adressé à son ministre.
La marine britannique réagit sans tarder. Une expédition est lancée, sous le commandement de l’amiral lord Exmouth, conjointement avec la flotte hollandaise qui était sous les ordres de l’amiral Von Capellen. Bientôt ces deux forces navales arrivèrent devant Alger le 27 aout 1816. Lord Exmouth signifia au dey Omer un ultimatum d’une heure pour signer la paix et libérer tous les captifs chrétiens sans rançon. Le dey et son cabinet refusèrent. Les deux flottes se rapprochèrent des forts du port, sur le pied de guerre et la menace affichée notoirement. Cependant, elles étaient à bout portant de l’artillerie des défenses d’Alger. Mais le dey Omer préfère attendre au lieu de donner l’ordre à ses mortiers d’attaquer. Il perdit ainsi l’effet de surprise que recherche toute armée pour s’assurer sa suprématie. La bataille éclata et au bout d’une heure, les fortifications d’Alger étaient anéanties. Elle dura 11 heures 23 minutes, faisant un désastre. La défaite de la Régence était alors actée. Le dey Omer accepta de signer la paix aux conditions exigées. Ainsi, 1 200 captifs chrétiens furent libérés sans rançon, évaluée à 2 millions de riyals français.
La piraterie algérienne ne cessa que pendant deux mois et dès le 27 novembre six vaisseaux partirent de nouveau pour croiser en mer. Après la destruction de sa flotte, la Régence acheta et construisit de nombreux bateaux. La Sublime Porte, le Maroc et Tripoli leur donnèrent d’autres. Le dey parvint à reconstituer sa flotte puissante et menaçante. Omer fut assassiné par Necib Ben Malik Ali Khodja le 27 octobre 1817, qui lui succéda.
Les trois coups d’éventail
Un sentiment de défiance réciproque régnait entre la France et la Régence d’Alger, depuis que le gouvernement manifestait clairement son refus de payer sa dette envers la maison commerciale Busnach et Bacri, contractée entre 1793 et 1798, évaluée à 7 millions en 1801, pour des approvisionnements de blé et de fromages dont le dey lui-même avait fait des avances substantielles. Il estimait que c’était une nature absolument insolvable qui l’irritait au plus haut point. Il remit deux lettres aux ministres français par la voie de leur consul Deval, dans lesquelles il réclamait le paiement de cette créance vieille de 20 ans et aucune réponse ne lui était parvenue. Après son retour de France, le consul fut reçu le 27 avril dans le palais du dey Hussein qui lui demanda des explications sur ce retard dans le paiement et plus grave sans échéance avancée par la France. Son hôte ne lui apprit rien qui puisse le rassurer et observa une attitude évasive et arrogante. Alors, le gouverneur en fut courroucé et dans un accès de colère, Il le frappa de trois coups d’éventail. Le consul s’indigna et lui reprocha qu’il vînt d’outrager le roi qu’il représentait.