Bleu oeillet
Je te vis radieuse, vêtue de bleu oeillet
Entre le tapis vert et le jaune doré,
Sous l’éther par journée très peu ensoleillée
Et, tout autour de toi, se dressaient les fourrés.
Tes noirs cheveux retombaient sur tes seins,
Tes yeux éjectaient la flamme pour brûler,
Lovés sous les cils noirs, sur ton visage sain
Sans faux pli, ni rides dont la peau était halée.
Tu étais si belle dans ce champ de blé mûr,
Gracieuse comme la biche de ton bled,
Attirante sans fin, rafraîchie par l’air pur,
Souriante à l’envie, sûr de ton remède.
Les épis caressaient tes jolies mains brunes
Les herbes s’inclinaient à tes pieds couverts.
Par émoi, l’artiste retenait son haleine
Et de partout montait le chant de l’univers.
Derrière toi, le champ prenait sa naissance,
Pour se jeter loin et finir au tapis vert
Fermé par une haie de plantes peu denses
Qui fermaient l’horizon où naissait le bel éther.
Un vent léger soufflait, caressait tes cheveux,
Baisait ton visage, rafraîchissait ta peau
Collait ta chemise sur ton corps délicieux,
Te susurrait à l’ouie l’évasion au hameau,
Roucoulait la chanson de l’amour à venir,
Berçait les feuillages où nichaient les oiseaux
Faisait flotter le blé joyeux de t’accueillir,
Heureux de vivre un jour avant la fatale faux.