Grappes de raisins
En forme de grappe de raisin juteuse,
Qui brille au soleil par les jours de juillet,
Réveille les envies combien amoureuses,
Parmi les feuillages vert clair et douillet,
Plus grosse que le fruit du chétif grenadier,
Qui, pendant, balance au toucher d’un rameau,
Garde jalousement son nectar très envié,
Attendrit de couleurs et cure de maints maux,
Charnue comme nèfle, tendre dans la bouche,
Filante dans la main, brûlante dans les sens,
Cette cime de chair succulente enclenche
Un très fort sentiment d’extase et de transe.
C’est ton orgueil comblé, frais et impérissable,
Qui vit plus dans ta chair, plus encore dans ton cœur.
Il fut le témoin présent et invulnérable
De tes jours sereins ou vifs, tes joies ou tes langueurs.
Tu la pares d’écrin de soie noire ou rouge,
Couleurs violentes bien suggestives,
Qui donnent à chacun un tendre vertige,
L’élan de conquête de façon hâtive.
Le regard s’y pose, tu en es heureuse,
Tu jouis de plaisir, tu te sens la femme,
Tu décroches le prix de jolies berceuses,
Compliments sincères, venus du fond de l’âme.
Ta volupté, aussi, jamais inassouvie :
De câlins en câlins, tendres ou passionnés,
Elle en est vierge, tout au long de ta vie,
Toujours glorieuse, et à jamais fanée.
C’est ton sein féminin émergeant de ta chair,
De rondeur unique, appât pour le regard,
De belle volupté, qui croit en égal pair
Dès la naissance et pointe ses beaux dards.
Extrait de l’odyssée à paraitre