Évangelina
Voile noir d’ébène, sois clémence et douceur.
Ce blanc d’albâtre que tu couvres est lunaire,
Sainteté échappée de l’éden des danseurs,
Le jardin des rêveurs sous la boule solaire.
Ton velours ouvré en apprêts infimes recherchés
Garde jalousement ses beautés d’océanide
Dans ses palais en verre cristal attachés
A Vénus, déesse de l’amour intrépide.
En hauteur, tes mille points, tous phosphorescents,
Te parent de grand art, pour soirée mondaine,
Pour vêtir la muse dans un mode décent
Que les yeux ne quittent, manifeste aubaine.
Là, l’émoi commence, le souffle se retient :
Tu tombes discrètement sans offense
Laissant évoluer magnifiquement bien
Les savoureuses pommes d’Eve en émergence.
Ses rubis scintillent à peine visibles,
Symbolique des reines dans leur intimité,
Se parant pour un secret amour infaillible,
Cultivant leurs atours, soufflant la volupté.
Ses lèvres divinement tracées reposent
Esquissent un sourire subtil déclencheur
De fortes émotions, en couleur de rose,
Emblème des passions, vécues dans la fraicheur.
Ses yeux clairs, langoureux sont deux saphirs brillants,
Qui baignent dans un fond de lune miroitant,
Brulent l’albatros dans l’espace et ses sillons
Que serait-ce du cœur de l’amant palpitant.
Ses épis d’or libres, légers, courts et soyeux
Dansent un beau tango au souffle du zéphyr,
Sur un lit gazonné, au toucher chatouilleux
Qui tendrement allume et suggère le désir.