La résolution 2025 du 17 novembre 2025 du conseil de sécurité adopte le plan de paix du président des USA Donald Trump, lequel a été négocié sous sa direction par le HAMAS et le gouvernement d’Israël, qui avait abouti à un cessez-le-feu. le texte a été voté par 13 voix dont deux abstentions, soit la Russie et la Chine. Au-delà des motivations présentées pour les abstentions, c’est surtout montrer clairement aux USA que la Russie et la Chine désavouait le leadership américain.
Mais passons au vote de l’Algérie. Nos ennemis crient à l’inclinaison de la position algérienne qui acte désormais selon eux sa rupture avec la résistance palestinienne. J’ai lu une vidéo d’un Algérien, tellement effondré que j’ai été secoué. D’autres ont présenté des analyses superficielles non convaincantes.
Parlons tout d’abord de faits. L’Algérie membre non permanent coordonnatrice des pays arabes. Au moment des pourparlers, le HAMAS avait exhorté l’Algérie à continuer à défendre la cause palestinienne. Le Plan de paix a été soumis au représentant de la Palestine à l’ONU. L’Algérie avait coordonné les discussions sur ce plan avec les pays arabes et musulmans, lesquels ont tous approuvé la mouture finale, sur exhortation par l’Autorité Palestinienne meme.
Les voix hostiles à l’Algérie qui s’élèvent l’accusent, par son vote affirmatif, de vouloir démilitariser le HAMAS et faire le jeu des puissances occidentales. Des publications prêtées au HAMAS disent que le mouvement ne rendra pas ses armes. C’est vraiment curieux. En effet, en signant le plan de cessez-le-feu, le HAMAS avait accepté de se démilitariser et de sortir de la vie publique et politique à Gaza. Dans ce cas de figure qui est contre le cessez-le-feu ? Israël ne veut pas et veut annexer totalement Gaza. Il a les moyens pour faire durer le conflit et les bombardements massifs. Israël a été contraint par Donald Trump pour accepter le cessez-le-feu. L’Algérie devait voter pour ce plan de paix quelque peu amendé par ses propositions. Elle devait voter pour couper l’herbe sous les pieds de Natanyahou. Notre pays ne l’a pas fait par calculs politiques étroits. Comme, elle ne l’a pas fait pour ses propres intérêts en tant qu’Etat qui se veut pragmatique et rompre avec le soutien des causes justes comme l’ont avancé d’autres Algériens.
Les amendements algériens acceptés :
1. Mon pays a œuvré pour un engagement clair pour la création d’un Etat palestinien indépendant. Si des Etats européens ont reconnu l’Etat palestinien, comme la France, le Royaume Uni et d’autres, Israël et les USA en sont contre. La bataille de l’Algérie au Conseil de sécurité était très honorable et notre représentant permanent notre distingué Amar Bendjamma était très combatif. Finalement, les USA ont introduit une formule qui va vers cet objectif. L’amendement stipule : il parle d’un chemin vers l’autodétermination palestinienne et la création d’un Etat palestinien, une fois que l’Autorité Palestinienne aura fait les réformes et la reconstruction de Gaza aura progressé.
2. L’Algérie a insisté pour que le rôle de l’Autorité Palestinienne réformée dans la gouvernance de Gaza soit mentionné. La résolution mentionne que le Conseil de Paix travaille en vue d’une Autorité Palestinienne réformée.
3. L’Algérie a insisté que le cessez-le-feu ne soit pas lié aux étapes de désarmement du HAMAS et la libération des otages et le rendre plus contraignant à Israël.
En conclusion, mon Pays a réussi à réintroduire une référence à un horizon politique palestinien.
L’Algérie joue pleinement son rôle actif et combatif de membre non permanent du Conseil de Sécurité vis-à-vis de ses collègues permanents ou non avec respect et en défendant ses positions. Une chaine télévisée arabe a transmis la prise de parole de notre représentant permanent Amar Bendjamaa en anglais qu’elle a traduite en arabe. Mais cette chaine a faussement déclaré qu’il avait félicité le président Donald Trump. Cela est faux et archi-faux
Disons que l’Algérie n’a pas voté sous la pression américaine, mais par parvenir à la fin des combats et avoir un espoir politique pour la cause palestinienne, mais en deçà de ce qu’elle attendait. L’autre point qui n’est pas moindre arrêter l’exode des Gazaouis et permettre l’entrée de l’aide humanitaire et entamer la reconstruction de Gaza au plus tôt.
L’Algérie a loué le plan de paix de Trump, mais elle n’a pas félicité personnellement le président des USA.
Cela n’empêche pas que les USA ont exercé des pressions sur les membres du Conseil pour éviter un véto et assurer un vote massif en faveur du texte.
Ahmed Bencherif, écrivain chercheur