Lectures sur l'émir Abdelkader num1, Ahmed Bencherif

                                            Lectures sur l’émir Abdelkader

                                       1er numéro : l’émergence d’Abdelkader

                                                  Vendredi 23 décembre 2023   

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                                          Editée par l’écrivain Ahmed Bencherif

                                            Animateur radio : Benosmane Reda

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                                           Capitaine Jean Pichon,

                              du 2ème tirailleur Algérien (1855-1929)

                                        

                                               Abdelkader

                        Sa jeunesse, son rôle politique et religieux

                      son rôle militaire sa captivité sa mort ( 1807-1883 )

                                (Editeur militaire Henri-Charles Lavauzelle

                                          Paris Dépôt légal 1899)

                        Le devoir de faire connaitre ce héros national :

              1er témoignage

              (M. le maréchal Soult disait, en 1843, à l’une des personnes de son intimité:
«Il n’y a présentement, dans le monde, que trois hommes auxquels on
puisse accorder légitimement la qualification de grands, et tous trois
appartiennent à l’islamisme ; ce sont : Abd-el-kader, Méhémet-Ali et
Chamyl.» Alexandre Bellemare , Abdelkader )

                           Abdelkader Ben Mehiedine

     Généalogie : 

            Abdelkader, fils de Mahiedine, fils de Mustaopha, fils de Mohamed, fils de Mokhtar, fils d’Abdelkader, fils d’Ahmed, fils d’Abdel El Kaoui, fils de Koled, fils de Youcef, fils d’Ahmed, fils de Chaaban, fils de Mohamed, fils d4Idriss Ben Idriss, fils d’Abdallah, fils de Hassan, fils de Houssein, fils de Fatima, fille de Mohamed, le prophète de Dieu et épouse d’Ali Ben Abi Taleb.

         Il est né en 1807 ou 1808. Sa date de naissance précise n’est pas connue. Mais l’année 1808 est retenue par le dictionnaire Larousse. Le père eut six enfants dont cinq garçons et une fille issus de ses quatre femmes. Abdelkader est le fils de Zohra, bent Sidi Omar Ben Douba, la troisième femme de Mahiedine.

            Il étudie à l’école de son père et à  quatorze ans, il est envoyé à Oran poursuivre ses études. Mais, la dissolution des mœurs, les exactions de la milice turque, les désordres sociaux, la pauvreté des habitants le contraignent à quitter la ville et à revenir à Guetna poursuivre son enseignement

            Il grandit dans une famille pieuse et savante, altruiste, aimant son prochain, qui jouissait du respect et de la  considération de tous les musulmans de la province d’Oran. Le père Mahiedien est un savant, marabout dont les enseignements et la piété éclairent ses coreligionnaires. Il crée une école où sont dispensés gratuitement les cours de lettres, de droit, d’histoire et de la théologie. Il faisait aumône d’une grande partie de ses récoltes annuelles à des malheureux. Son influence s’étendait dans tout le territoire de la province d’Oran. Il était opposant au pouvoir turc qui le craignait en sa qualité de marabout. En effet, ces chefs religieux et confrériques déclenchaient souvent les insurrections populaires en donnant le point de départ, le jour de marché sur les plaines. Il arbitrait les différents entre tribus qui venaient volontairement de loin ou de près solliciter son arbitrage qui s’imposait à tous comme émanation de justice divine.    

          Il mène une vie calme et se consacre à ses études. Mais l’influence religieuse du père fait ombrage au bey d’Oran. Une légende court et fait grand bruit qu’un jeune arabe sera sultan des Arabes de l’Ouest et les libérerait de la tyrannie du gouvernement turc. Vrai faux ? le bey Hassan  croit d’autant qu’une tentative de rébellion à Mascara y donne plausibilité et alors. Elle est le fait d’un certain Tidjini un religieux fervent. Alors toutes les accusations sont portées contre le docte Mahiedine. Le mutin fut d’ailleurs tué. Mais le bey Hassan trouve dans cette affaire le moyen d’inquiéter Mahiedin. Il accusa si Ali Bou Taleb, le frère de Mahiedine. Celui-ci se sauva et Mahiedine craignit pour sa sécurité et celle des siens.

        Il fit répandre le bruit qu’il allait en pèlerinage à la Mecque. Après quelques difficultés de Hassan, il prit le chemin de la Mecque. Aussitôt ses adeptes, résolurent de faire partie de sa caravane. Ils quittent Guetna et parviennent jusqu’à la vallée du Chélif. Le bey Hassan avisé par ce dessein de celui qu’il pensait être son concurrent, lui envoie des messagers pour l’aviser du danger qu’il courait par la main du Dey Houcine et le prie de revenir à Oran. Mahiedine dut revenir à Oran avec son fils et sa famille. Une fois arrivés à Oran ils sont immédiatement mis en résidence surveillée et partout où ils vont-ils sont surveillés par des gardes du bey Hassan. Ce contrôle physique dura deux ans et enfin Mahiedien put ainsi partir de nouveau à la Mecque sans crainte. En compagnie de son fils Abdelkader, il  put se rendre à Tunis et s’embarqua avec son fils Abdelkader, alors âgé de19 ans. Ils font le Caire, Suez, Djedda, la Mecque. Ils accomplissent le pèlerinage et font halte à Médine. Un noir pieux les aborde à la Mecque et fait une prémonition et dit à Mahiedine : tu seras sultan. Le père dit ne pas en vouloir. Alors le visionnaire dit que ce sera ton fils. Ils se rendent à Baghdad, visitent le mausolée du saint Abdelkader Djilani, leur aïeul. Ils dissertent avec les oulémas. Le voyage exerce une influence sur Abdelkader.il avait étudié avec soin le gouvernement des pays qu’il avait visités.

      Ils font un autre pèlerinage à la Mecque l’année d’après. Ils apprennent que l’affaire de Tidijini était vite oubliée et que si Ali Boutaleb était revenu parmi les siens. Ils décident alors de revenir en Algérie et au milieu de l’année 1829, ils rentrent au pays et à la fin de la même année, Abdelkader épouse sa cousine ; Kheira, fille de son oncle paternel si Ali.          

          Le 14 juin 1830, c’est l’agression contre Alger par le corps expéditionnaire du général de Bourmont, composé de 35.000 soldats et des centaines de navires de guerre.  Alger, la citadelle hier encore imprenable, tombe aux mains des Français. C’est la chute du pouvoir des Turcs. Le dey Hocine capitule le 5 juillet et il lui est permis par le commandement militaire français de regagner la Turquie en emportant sa fortune estimée à quatre millions de francs. Soucieux de préserver son pouvoir et ses intérets, le bey d’Oran, Hassan, sollicite l’appui de Mahiedien qui revient à Guetna et tient un conseil de tribu pour étudier la proposition du bey. Les membres sont unanimes pour aider le bey à préserver son pouvoir. Mais Abdelkader s’insurge et dit qu’il n’y avait pour sa famille aucune certitude pour protéger le bey Hassan contre le ressentiment général de la population dont il faisait l’objet. Il ajoute qu’un autre motif s’oppose à donner l’asile au bey Hassan : donner l’asile au représentant d’un gouvernement tyrannique méprisé et exécré serait considéré par les Arabes comme une approbation de sa conduite passée. Il conclut : «  nous ferions des ennemis de tous ceux qui ont eu à se plaindre de Hassan, c’est-à-dire de tous les Arabes de la province ». Aussitôt mieux éclairés les membres du Conseil se rangèrent de l’avis d’Abdelkader.

            Le 4 janvier 1831, le général Damrémont entre à Oran et le dey Hassan s’embarque pour Alexandrie.  L’anarchie règne alors sur fond de brigandages les haines et les rancunes ravivent les passions. Les habitants de Tlemcen et les Beni Ameur sont unanimes pour confier le pouvoir à un chef investi d’une autorité absolue. Ils firent appel alors au sultan du Maroc Moulay Abderahmane  qui leur envoya son neveu Moualy Ali. Mais la France s’y oppose par son représentant de Mornay et Moulay Ali fut rappelé au bout de quelques mois.  Le rôle politique allait véritablement commencé.

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