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répression de la ma nifestation pacifique 14 juillet 1953,A.bencherif

. la manifestation pacifique du 14 juillet 1953

 

         Ce jour-là, 14 juillet 53, comme tous les ans depuis 1936, le PCF et la CGT organisent une manifestation à Paris pour célébrer les idéaux de la République et depuis 1945 ceux de la Résistance. Près de 10 000 personnes y participent et parmi elles 2 000 manifestants défilent derrière les banderoles du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) le principal mouvement nationaliste algérien dirigé par Messali Hadj. La plupart sont algérien(ne)s, mais on y trouve aussi des Tunisien(nes) et des Marocain(e)s qui se battent pour la fin du colonialisme français dans leur pays. Les militant(e)s nord-africains y brandissent des drapeaux algériens et scandent des slogans hostiles au colonialisme et en faveur de la libération de Messali Hadj et de l'indépendance. Autant de symboles qui vont entraîner une répression sanglante de la police française à l'encontre des Nord-africains lors de l'arrivée du cortège sur la place de la Nation.

        La manifestation était pacifique e il n’y eut aucune provocation. Mais la police ouvrit le feu. Le bilan était lourd : 7 morts (6 ouvriers algériens et un ouvrier français, militant de la CGT) et une centaine de blessés dont quarante à l’état grave. L’un de ces blessés était Abdelhalid El Mokrani qui était entré dans le coma. Il fut soigné et eut la vie sauve. Le gouvernement de Joseph Laniel, président du Conseil, couvrit la répression et soutint les policiers assassins qui ne furent jamais inquiétés. Pire, le journal le Figaro, dans son édition du 17 juillet, criminalisa les manifestants et les accusa d’avoir commis des actes barbares, pris des armes blanches (couteaux, barres de fer et des pavés, des chaises et des bancs), provoqué et agressé des policiers.  

Les victimes sont :

           1. Abdallah Bracha

           2.AbdelkaderDraris

           3. Isidore Illoul

           4. Larbi Daoui           Ainsefra

           5. TaherNadgène

           6. Maurice Lurot( Français)

           7. Amer TABJADI  

 

            3. parcours de Daoui Larbi

Daoui Larbi est né en 1924 à Ain-Sefra. Avant de partir en France, il a travaillé chez plusieurs patrons européens à Ain-Sefra comme serveur, puis veilleur de nuit à l’hôtel le Progrès. Il habitait avec sa mère et ses frères au ksar de sidi Boutkhil ; Il immigra en 1950 en France et milita au MTLD. Il était simple et modeste, il avait une grande ferveur militante ce qui le faisait apprécier par son entourage. Il mourut comme martyr le 14 juillet 53 lors de cette grande manifestation pacifique. La fédération de France du MTLD ramena les restes de Daoui Larbi dans un cercueil et couverts du drapeau algérien, par bateau à Oran qui arriva vers le 21 juillet de la même année. A la mosquée Turque de la rue Philippe, on officia pour lui la prière des morts. De là, la dépouille fut transportée à Ain-Sefra. L’administrateur de la commune mixte était déjà avisé par sa hiérarchie. Des notables et le frère de la victime allèrent lui demander le permis d’inhumer. Mais il refusa et leur ordonna de l’enterrer au cimetière de Tiout et sans public, presque dans le secret et l’anonymat absolu pour ne pas en faire un symbole de la liberté. Ainsi les obsèques se déroulèrent comme l’avait décidé l’administrateur, Maison. Trois mois, la mère de Daoui reçut un mandat de 35000 francs émanant de la direction du MTLD.      

 

 

 

Témoignage Abdelhamid Mokrani,

          J’ai été témoin ce jour-là ; la manifestation était pacifique les militants n’avaient aucune arme blanche ; ils n’avaient pas provoqué la police. Ils marchaient en ordre et revendiquaient la libération de Messali et la liberté. Harbi Mohamed et hajdHarchouch étaient avec moi. Quand les agents de sécurité virent les banderoles qu’ils brandissaient, ils les chargèrent et tirèrent des coups de feu. Là il y eut une grande échauffourée. Moi-même j’ai été tabassé  et j’étais tombé dans le coma et transféré à l’hôpital. Je fus soigné et sauvé. Quand fut déclenchée la guerre de libération nationale, je rejoignis les rangs du FLN à Paris.

       Longtemps, la responsabilité des violences exercées le 14 juillet 53 fut imputée aux manifestants ; mais les travaux d’historiens ont récusé les accusations qui leur aveint été signifiés, comme il ressort de la bibliographie. Ce texte est une modeste contribution qui a nécessité une longue recherche afin de faire connaître notre histoire, toute notre histoire et en faire tomber tous les voiles qui cherchent à la décrédibiliser.

 

 

 

Bibliographie :

 

Danielle Tartakowsky :  Les manifestations de rue en France

 

http://www.franceculture.com/sites/default/files/oeuvre/images/2004/01/28/1229121/les_manifestations_de_rue_en_france1918-196820100424.jpg?1308302636

Sept morts à l'issue d'une manifestation à Paris le 14 juillet 1953. Danielle Tartakowsky, dans Les manifestations de rue en France, 1918-1968 a pu écrire (p. 634) : ...la répression s'inscrit dans une logique de guerre avant même qu'il n'y ait guerre.

Maurice Rajfus : * Maurice Rajsfus, 1953, un 14 juillet sanglant, Agnès Viénot éditions, 239 pages, 14 euros.

14 juillet sanglant

             Maurice Rajsfus met en lumière et dénonce, depuis de nombreuses années, avec un grand talent les basses oeuvres de la police française tout au long de l'histoire et jusque dans leurs développements les plus récents, les crimes policiers, appelés plus communément « bavures » et qui restent largement impunis. Dans son nouveau livre, il revient sur un épisode encore méconnu, la répression de manifestants nord-africains le 14 juillet 1953 à Paris, s'inscrivant pleinement dans la politique coloniale de l'Etat Français.

Allons enfants... pour l'Algérie est un documentaire produit par la République Démocratique Allemande, réalisé par Karl Gass, sorti en 1962.

conféren ce produite en 2012 musée du Moudjahed

 

 

 

 

 

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