lettre d'amour à une jeune femme ; ahmed bencherif

oh ! mon amie, déjà je m'attache à vous, j'invoque la nuit pour penser à vous dans ma pénombre solitaire, j'invoque la lune et les étoiles pour me montrer le chemin qui mène à vos quartiers ma tendre muse; je m'instruis des visions de mage pour me dire si poussée par une force invisible et  irrésistible vous viendrez panser une plaie ouverte depuis la nuit des temps, une plaie laissée par une femme comme vous aussi belle, aussi jeune, aussi sage et bien poétique, malgré les maximes qu'elle nous donne. mais du premier regard, j'ai su que cette femme était vous, cette belle blonde qui vit au-dessus des éloges et des flatteries de ses amis dont je ne saurais dire si j'en suis jaloux. mais votre courte absence m'a affligée et j'en porte encore maintenant la tristesse. savez-vous mon amie que vous êtes la joie dans ce monde chaotique dont hélas je suis un élément victime, savez-vous que vous êtes la paix dans ce monde guerrier dont je suis victime coupable à ne rien faire. alors vous êtes la joie du coeur anxieux, la paix de l'âme torturée. vous vous interrogez mon amie sur mes symboles; ils sont la pureté de l'eau de source, ils sont la blancheur de la lune, ils sont le rouge du soleil; je sais que vous assimilerez bien plus que moi ces symboles; car votre vue est pénétrante et va au-delà de mes hésitations, au delà de mes mystères. croyez-moi mon amie cette passerelle entre nos deux rives est bien plus belle que vous ne pensez, plus solide aussi, car elle porte en elle-même une éternité que seul perçoit le poète. laissez-moi alors vous chanter, vous rendre mes lettres de créances écrites à la poudre d'or invisible du coeur. j'ai attendu cette causette que vous m'aviez prédite mais j'ai vécu son moment que si vous étiez là et vous me professiez la leçon de la vie. j'étais si serein que je n'aie pu douter qu'un barrage s'était interposée à ce noble dessein, une raison qui vous avait empêchée à venir m'enseigner vos symboles.je ne sais ce qu'il en est de votre humble troubadour. franchement. je pense à vous, cela je le sais . néanmoins toute analyse ne saurait le traduire.

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