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                 Critères d’éligibilité à l’élection présidentielle

              Les critères d’éligibilité à l’élection présidentielle rebutent les candidats les plus hardis et les plus persévérants. Ils démotivent et montrent à quel point l’ascension aux fonctions magistrales suprêmes soit le fait d’une caste réservée exclusivement à leur favori consensuel. Ce n’est pas un dossier simple et léger que le candidat doit déposer au conseil constitutionnel, mais des cartons pleins de documents et de pièces dont on ne comprend ni l’on voit l’utilité. On sent, on palpe le totalitarisme alors que cette caste chante haut l’hymne de la démocratie. Il faut bien leurrer le peuple et surtout les ONG dont ces oligarques ont une peur bleue. En effet, l’on sent tout le poids de cette bureaucratie nous écraser, nous démotiver, à tel point que cette ascension parait impossible au commun des Algériens. Il faut être des leurs pour y prétendre, c’est ce qui explique leur volonté pour faire écueil sur écueil dans l’objectif de jouir de tranquillité sociale et surtout des richesses du pays, au détriment de la nation et du peuple.

             Pas moins de cinquante documents sont exigibles pour se porter candidat. Il faut un temps long pour les collecter, auprès des administrations, dont l’autorité est exorbitante et n’est nullement assujettie aux principes de démocratie. Cette autorité n’est qui agit par consensus au lieu et à la place  de l’état. Aucune démocratie, digne de ce nom, n’exige tant d’efforts, de patience et du temps, de son citoyen, lesquels seraient mieux mis à profit dans d’autres domaines, pour mieux servir les intérêts suprêmes de la collectivité  nationale. En effet, seul le totalitarisme du parti unique, qui a été ressuscité, pour mieux servir les appétits insatiables  du clan au pouvoir. Lire et étudier ces critères d’éligibilité provoque la colère volcanique, le ressentiment grave et surtout le constat amer selon lequel l’inégalité des chances entre les Algériens n’est qu’un mythe.

             L’article 139 de la loi électorale du 16/10 du 25 aout 2016 nous montre que le législateur ruse, louvoie, reste dans le vague et l’imprécision dont il fait une recette pour attenter à l’empire et à la force de la loi, pour plaire à son maitre.  Ce même législateur, réputé au service de la nation, se trouve rabaissé à un agent enregistreur du gouvernement pour garder son pécule outrageant et briguer plusieurs mandats successifs, pourtant conscient qu’il met à mal l’Algérie.

           Pour avoir une idée sur ce fardeau de critères, nous en analyserons quelques uns seulement qui obéissent à une volonté délibérée de perpétuer l’inégalité des chances entre les citoyens, de faire appel à la ruse et à l’imprécision.

  1. la nationalité :

          Il faut être de nationalité algérienne d’origine et n’avoir jamais possédé une autre nationalité. Il faut avoir résidé pendant dix ans au moins en Algérie, sans interruption, précédant immédiatement le dépôt de la candidature.

         Le législateur renie totalement l’Algérien émigré qui a pu se frayer un chemin en politique dans le pays d’accueil, telle la France. Il use de pouvoir exorbitant pour créer le fossé entre les fils de la même nation, qui ont des ambitions, légitimes au demeurant. Il crée l’inégalité dans le but d’éloigner ces Algériens qui ont réussi dans le pays d’accueil. Non, le législateur ne les envie pas. Iil a peur de cette diaspora fort imprégnée de valeurs démocratiques, sociales, humaines dont le membre élu président fera tout pour asseoir ces mêmes valeurs.           

         La nationalité d’origine du conjoint, du père et de la mère est également requise. Quelle est l’utilité de ces documents ?

  1. un certificat médical délivré par des médecins assermentés.

         Quel est ce certificat médical. Aucune précision, hélas, n’est donnée par ce texte de loi. Est-ce possible ? Comment le législateur ait-il pu élaborer une disposition législative d’imprécision caractérisée ? Etait-il ivre ou dopé à tel point qu’il avait perdu son sens de discernement et son savoir ?  Non, pas du tout. C’était rédigé à bon escient pour permettre au président candidat de fournir ce document vague et le faire valoir en cas de besoin.     

  1. patriotisme

Une attestation de participation à la Révolution du 1 er novembre 1954 pour les candidats nés avant le 1 juillet 1942.

   Si l’attestation de participation à la Révolution du 1er novembre 1954 pour les candidats né avant le 1 er juillet 1942 ne soulève aucune objection. Elle ne risque pas de faire consensus.  En effet, que dire des citoyens qui observaient une attitude neutre ? on peut les taxer de lâches, de prudents. Est-ce cependant un critère d’évaluation du patriotisme ? Non. Ils n’avaient pas une attitude hostile à la guerre de libération.  Cette hypothèse est implicitement admise par l’autre critère d’éligibilité dans le chapitre du patriotisme.                            

Une attestation de non implication des parents du candidat, nés après le 1 juillet 1942, dans des actes hostiles à la Révolution du 1 Novembre 1954. Dans ce cadre, le caractère de neutralité n’est pas exclu. Qui est alors habilité à délivrer cette attestation ? Sans nul doute, c’est l’organisation nationale des Moudajahidine. Est-ce alors une forme de parrainage ? je  crois que oui. Le Président ne peut alors sortir que des rangs de cette honorable organisation.

  1. l’alternance au pouvoir.

Il est précisé : « le respect de l’alternance démocratique au pouvoir par la voie du libre choix du peuple algérien ».           

On se demande bien comment se concrétise cette alternance, lorsque l’on sait que la Constitution de 1996 qui prévoyait deux mandats, a été modifiée et a introduit le caractère illimité des mandats. Ce qui avait permis au Président en exercice de briguer jusqu’ici quatre mandats et envisage le cinquième, dans le cadre de l’actuelle constitution qui limite les mandats à deux seulement. Pourquoi cette limitation ? Est-ce le remords ? Si c’était le cas, il aurait organisé une élection présidentielle anticipée. Force est de croire que l’on joue avec la loi fondamentale du pays comme on joue au billard et on se joue du peuple.

  1. Les signatures

 Le candidat doit présenter :

           Soit une liste de 600 signatures d’élus locaux ou nationaux réparties dans au moins 25 wilaya.

          Soit une liste de 60.000 signatures recueillies dans au moins 25 wilaya avec un nombre minimal de 1500 dans chaque wilaya.    

      Si le candidat du changement opte pour les 600 signatures, il ne risque pas de les avoir. Car les partis d’allégeance ( FLN ? RND ? MPA ? TADJ ?) ont emporté la quasi totalité des sièges et donc il ne récoltera si peu de signatures auprès des autres partis, qui eux aussi veillent à leurs intérêts partisans.

      Il sera alors tenté vers l’option des 60.000 signatures individuelles, qui nécessite des moyens financiers et humains considérables.

    Cette disposition des signatures à récolter réintroduit implicitement le candidat unique.

Quand on pense que l’écrivain Yasmina Khadra qui s’était porté candidat à l précédente élection présidentielle n’avait pas obtenu les signatures individuelles et donc sa candidature n’av ait pas été retenue.  Il faut qu’il y ait miracle pour avoir ces signatures. Sommes-nous au temps des miracles ? Je ne crois pas. Néanmoins, la patrie exige l’engagement. 

     

Autour de ces critères que nous n’avons pas éclairés, il y a beaucoup à dire. Mais les principales observations sont celles-ci-dessus analysées.

 

                                                                                           Le 09/03/2018             

                                                                             Ahmed Bencherif

                                                                                       

 

 

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