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odyssée ahmed bencherif

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Odyssée

 

 

Du même auteur :

Marguerite tome 1, Editions Publibook Paris, juin 2008.

La grande ode livre poésie, Editions Publibook Paris, novembre 2008.

Marguerite tome 2, Edilivre Paris.

 

Ahmed Bencherif

Odyssée

Éditions EDILIVRE APARIS

75008 Paris – 2010 5

www.edilivre.com

Edilivre Éditions APARIS

56, rue de Londres – 75008 Paris

Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50 – mail : actualites@edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction, intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN : 978-2-8121-3275-9

Dépôt légal : Avril 2010

© Edilivre Éditions APARIS, 2010

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A mes proches.

 

 


Marguerite

OEuvre prometteuse qui pare de trophée,

Balaie le nuage de mes ans obscurs,

Pioche le génie, si longtemps étouffé,

Ressuscité vivant, vigoureux, clair et pur

D’une tombe froide, habillée de marbre,

Fermée d’une dalle hideuse et puissante,

Renouvelant son air abject et macabre,

Toujours appesanti par les heures lentes.

La muse me tient compagnie fidèle,

M’éclaire d’un flambeau à l’abri des typhons,

Me comble d’un espoir ravissant, mais frêle,

M’éloigne du tyran, l’éloigne des bouffons.

La muse l’affronte, s’expose au courroux,

Risque la mise au banc, puise ses énergies

En creusant la tombe par le moindre trou,

Atteint la nappe d’eau et se cure d’orgies.

Elle cure son spleen, reprend sa gaieté,

Epargne ses trésors, respire de l’air frais,

Attend la revanche de l’homme redouté,

Par sa grande rigueur qui ne manque pas d’attraits.

Elle se ressource dans les fonds de splendeur,

S’abreuve d’eau bénie, se pare de saphirs,

S’encense de baume, renforce sa candeur,

Se muscle, prend l’élan, remonte sans frémir.

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De grande vaillance, elle fend la dalle,

Sort à l’air, court sans frein, fête son renouveau

Sans dire ses adieux aux valets en salle,

Ces grands voraces, ces générateurs de maux.

Ma muse et ma plume m’embarquent dans leur char,

Battant sentier vers le panthéon des lettres,

Rêvé dans l’enfance sur le pas de Ronsard,

Sculpté dans l’exil, sous les bois de cèdre,

Dans mon adolescence en pays d’accueil

Où ma vie dépendait de générosité

Par un grain de riz, croqué dans le deuil,

Au bruit des morts, par le feu déchiquetés.

Elle parut enfin, mon oeuvre baptisée

Fresque grandiose au concours d’agrément,

Par les lettrés savants, d’avis autorisé,

Fruit de valeurs nobles, acquises longuement :

Probité, hardiesse, deux grandes qualités

Qui font d’eux d’éminents chevaliers dignes

D’assumer leur mission avec notoriété,

Haute charge et distinction insigne.

C’était chez Mathilde que naquit mon oeuvre,

Dans Paris l’illustre, le berceau du roman,

Le phare dans la nuit, royaume du Louvre,

L’éclosion des sciences et du verbe charmant.

Savoir et probité font sa réputation.

Rigueur dans le label, clé de sa réussite,

Conscience élevée dans sa noble mission.

Pleine d’attentions et de bonne écoute.

Et femme de lettres, savante en poésie,

Qui sut analyser mes strophes plaintives,

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En notant l’image dans cette frénésie,

Dans ce ruisseau de vers de source active,

Subtil témoignage perçu comme un trésor

De perles précieuses péchées au fond marin,

Jalousement gardées, gravées en mémoire,

Qui brillent, scintillent à travers leur écrin.

Généreuse et gentille, calme et patiente,

Rieuse par élan ou sobre comme mage,

Au timbre velouté, bellement éloquente,

C’est bien Mathilde, secrète et sans age.

Sans souci, dit-elle. Sans souci, redis-je.

Et ce fut le début aimable bien pur,

Sans détour, ni leurre, sans vain habillage,

Usant de langage utile, parfois mûr.

Joli nom biblique, de résonance sacrée,

Décerné dans la joie après dures poussées,

Transcrit au registre par la plume dorée,

Béni de cantique par foules empressées,

Elevé dans le stress de petits pas gauches,

Dans la peur au contact du monde extérieur,

Dans l’inquiétude des enjambées franches,

Dans le souci d’en faire une lumière,

Tu naquis, tu grandis, tu répands le bonheur

Près de toi, loin de toi, comme une légende,

Un récit merveilleux, comme un jardin en fleurs,

Aux senteurs de roses, au goût de muscade.

Ce fut l’évènement de joie explosive

Au logis de Ronsard du ksar antique,

Grand titre décerné aux soutanes vives,

Par son éminence ecclésiastique.

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On battit du tambour et on claqua des mains,

On dansa comme ivre, on roula les hanches.

Homme, femme vibraient de plaisir et sans frein,

Grisés par le rêve de jeunesse franche.

Les fils, les filles ébruitaient la chose

Aux grandes facultés, pleurant ou riant.

Les chercheurs de savoir, les maîtres éminents

Partageaient la fête sans boisson, ni couscous.

Amis correspondants aux principaux journaux,

Motivés à l’âme eurent à imprimer

En caractères d’or l’inédit sublimé,

Au-delà de la mer, au fossé de l’oubli,

L’histoire mal connue, triste chasse gardée

De quidams emmurés, maladifs et aigris.

Les commentaires pleuvaient malgré l’éloignement

Pour ce défi d’avoir dit l’angoisse

Dans la France libre où éclot la pensée,

Plus libre qu’elle hume goulûment,

Fière des maîtres qui militèrent assez

Pour former l’élite inlassablement.

Ce fut l’évènement dans mon petit pays.

Tous éprouvèrent l’immense fierté ;

Cafés et foyers furent tous assaillis

Par des gens modestes, ô combien envoûtés.

Avertis, indigents sachant arabe ou français,

Tous désiraient lire leur fils prodige

Qui leur faisait honneur dans un style sensé,

Bien élaboré sur toutes les plages.

La voix de l’émigrée parvint dans la vallée

Lotie entre deux monts, l’un bleu, l’autre marron,

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Irriguée largement par le grand oued salé,

Riche en vergers, légumes, fruits, melons.

Elle clama sa joie, sa forte nostalgie,

Espéra décerner la palme à l’artiste,

Dit bravo sincère, de son âme, surgi,

Souhaita le meilleur par la bonne piste.

Ma région partagea les mêmes euphories,

Les nobles sentiments, fierté et voeux forts.

Ah ! Tout était rose, verdures et prairies.

Enfin, tout triomphait sur l’implacable sort.

Ma région honore ses hôtes de méchoui,

Joue la fantasia, guerroie sur tous les fronts,

Faisait caravane jadis pour amasser les louis,

Aime les bonnes gens, déteste les larrons :

Naama, c’est le coeur bien servi par le sort,

Entre deux rivales, ses poumons vigoureux,

Pénalisés toux deux fortement à leurs tort,

D’avoir trop remué pour l’enjeux valeureux ;

Méchéria gardée par le djebel Antar,

Immense mer d’alfa de pente prononcée,

Ouverte aux aquilons, brûlée par les dards

Givrée par les gelées, son sol partout gercé ;

Ain-Sefra, lotie dans l’immense vallée,

Entre deux puissants monts boisés sur les hauteurs,

L’un bleu qui, sur la dune, semble rouler

L’autre marron qui se dresse en raideur.


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Souvenir

Duquesne me lisait, admirait mes essais.

Elle était belle, de formes exquises,

Aux cheveux soyeux, joliment tressés,

Aux joues attirantes, couleur de cerise.

Mon coeur battait très fort dans son cours de Français.

Mon regard la suivait dans ses beaux mouvements,

Dans les allées exigus, au pas lent cadencé,

D’allure fière, se mouvant lentement.

Son âme était plus belle de française engagée

Aux côtés du combat de millions d’opprimés,

Meurtris par une guerre longue et enragée

Pour gagner en sang leur liberté réclamée,

Depuis le débarquement à sidi faraje,

Par de Bourmont, ses colonnes et ses canons

Qui semèrent la mort sur tous nos rivages,

L’armée du dey vaincue, sans gloire ni renom.

Elle était sur le pas d’une troupe de choc

D’intellectuels français aux idéaux parus

Au grand jour, sans peur et forts comme des rocs,

Bravant l’aveuglément de leur Etat féru

De besoin possessif de lointaines nations,

Réserves de primes gisements onéreux,

Creusets des misères, multiples oppressions,

D’analphabétisme, de fléaux douloureux.


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Nombreux étaient comme Francis Jeanson et Sartre,

Le fer de lance du mouvement engagé

Pour le bon droit sacré des peuples à vivre

Libres et souverains sans aucun préjugé.

Nombreux étaient ceux qui passèrent au box

Des accusés pour confirmer leurs engagements

Dans notre combat juste, démystifiant l’intox

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