le procès des insurgés de Margueritte cour d'assises Montpellier 1902-1903, ahmed bencherif

Les arrestations.

Les arrestations sont opérées par tas et par vagues successives. Ceci veut dire en clair que le travail n’est pas méthodique, encore moins en rapport avec les attributions de police judiciaire. L’action relève de la rapidité de l’éclair. Elle est même trop rapide et laisse maintes interrogations sans réponse. En effet, à la date du 28 et 29 avril 1901, 38 individus sont amenés et 150 entre le 29 avril et le 1er mai, soit 188 au total, comme le rapporte Charles-Robert Ageron dans son ouvrage (1). Cependant, l’opération se poursuit jusqu’au 2 mai, Monsieur Masselot, secrétaire général de la préfecture pour les affaires indigènes, lève la réquisition de l’armée, à la demande du lieutenant-colonel Léré qui dit fièrement que l’essentiel des battues est exécuté et que s’il reste encore des éléments en fuite, ce sera désormais une affaire de police et que la compagnie de Meliana s’en chargera. Le général de division Grisot déclare : « La terreur a succédé à la folie » il faut comprendre par « folie » la révolte. En somme, le commandement de l’armée est satisfait du résultat qu’il a obtenu. Il faut reconnaitre qu’il avait fait du zèle en menant cette grande opération guerrière, qui n’est pas loin des concepts de razzia.

Cependant, Christian Pheline nous rapporte un chiffre, nettement supérieur à celui avancé par l’immense historien Ageron. Il rapporte que :

« Dans les douze heures, près de 400 indigènes étaient arrêtés et amenés à Margueritte ».

« De tous âges, depuis des vieillards à la barbe blanche jusqu’à des adolescents impassibles » (2).

Ce chiffre semble peu plausible, si l’on tient compte que la tribu compte 3200 âmes tous âges et tous sexes confondus, de la première enfance jusqu’à l’ultime vieillesse. De toute manière, nous ne possédons pas plus de données démographiques pour en faire une analyse. Néanmoins, nous nous rapportons à la référence bibliographique donnée par l’auteur lui-même : « La Dépêche algérienne, 16 décembre 1902 ».

 Or, cette édition n’évoque ni les battues ni les arrestations. Elle date, comme cité ci-dessus, du 16 décembre 1902, soit 6 jours après l’ouverture du procès à Montpellier. Le correspondant parle de la salle d’audience, du procureur général, Laffon, du président de la cour, de ses deux assesseurs. Il tient en outre en suspicion les jurés, parle de la barbarie des insurgés en fin de l’ambiance générale, des incompréhensions des Français de la Métropole vis-à-vis des colons français (3). Donc, le chiffre avancé par Christian Pheline est sans aucun fondement et de ce fait, on s’en tient à celui avancé par Charles-Robert Ageron.  

À la date du 1er mai, le procureur de la république Poinssier loue les efforts et l’efficacité des battues qui ont permis l’arrestation de trois indigènes parmi les principaux :

  • Taalibi Miloud, jeune frère de Taalibi, Elhadj BenAicha.
  • Hammadi Mohammed Ben Tifouri.
  • Abdellah El Hirsi, l’égorgeur.

Puis deux jours plus tard, ce sera au tour de Yakoub Ben Hadj Hamed, capturé par l’administrateur de Djenden, monsieur Diar. Il était blessé gravement et fut conduit à l’hôpital de Meliana. Taalibi Ben Aicha, son lieutenant, le sera peu de temps après.            

Les battues se poursuivent jusqu’au 15 juin par la compagnie des Tirailleurs de Meliana. Le bilan meurtrier de l’opération en elle-même est de 16 autres indigènes tués de sang-froid et sans sommation.

Les arrestations.

Les arrestations sont opérées par tas et par vagues successives. Ceci veut dire en clair que le travail n’est pas méthodique, encore moins en rapport avec les attributions de police judiciaire. L’action relève de la rapidité de l’éclair. Elle est même trop rapide et laisse maintes interrogations sans réponse. En effet, à la date du 28 et 29 avril 1901, 38 individus sont amenés et 150 entre le 29 avril et le 1er mai, soit 188 au total, comme le rapporte Charles-Robert Ageron dans son ouvrage (1). Cependant, l’opération se poursuit jusqu’au 2 mai, Monsieur Masselot, secrétaire général de la préfecture pour les affaires indigènes, lève la réquisition de l’armée, à la demande du lieutenant-colonel Léré qui dit fièrement que l’essentiel des battues est exécuté et que s’il reste encore des éléments en fuite, ce sera désormais une affaire de police et que la compagnie de Meliana s’en chargera. Le général de division Grisot déclare : « La terreur a succédé à la folie » il faut comprendre par « folie » la révolte. En somme, le commandement de l’armée est satisfait du résultat qu’il a obtenu. Il faut reconnaitre qu’il avait fait du zèle en menant cette grande opération guerrière, qui n’est pas loin des concepts de razzia.

Cependant, Christian Pheline nous rapporte un chiffre, nettement supérieur à celui avancé par l’immense historien Ageron. Il rapporte que :

« Dans les douze heures, près de 400 indigènes étaient arrêtés et amenés à Margueritte ».

« De tous âges, depuis des vieillards à la barbe blanche jusqu’à des adolescents impassibles » (2).

Ce chiffre semble peu plausible, si l’on tient compte que la tribu compte 3200 âmes tous âges et tous sexes confondus, de la première enfance jusqu’à l’ultime vieillesse. De toute manière, nous ne possédons pas plus de données démographiques pour en faire une analyse. Néanmoins, nous nous rapportons à la référence bibliographique donnée par l’auteur lui-même : « La Dépêche algérienne, 16 décembre 1902 ».

 Or, cette édition n’évoque ni les battues ni les arrestations. Elle date, comme cité ci-dessus, du 16 décembre 1902, soit 6 jours après l’ouverture du procès à Montpellier. Le correspondant parle de la salle d’audience, du procureur général, Laffon, du président de la cour, de ses deux assesseurs. Il tient en outre en suspicion les jurés, parle de la barbarie des insurgés en fin de l’ambiance générale, des incompréhensions des Français de la Métropole vis-à-vis des colons français (3). Donc, le chiffre avancé par Christian Pheline est sans aucun fondement et de ce fait, on s’en tient à celui avancé par Charles-Robert Ageron.  

À la date du 1er mai, le procureur de la république Poinssier loue les efforts et l’efficacité des battues qui ont permis l’arrestation de trois indigènes parmi les principaux :

  • Taalibi Miloud, jeune frère de Taalibi, Elhadj BenAicha.
  • Hammadi Mohammed Ben Tifouri.
  • Abdellah El Hirsi, l’égorgeur.

Puis deux jours plus tard, ce sera au tour de Yakoub Ben Hadj Hamed, capturé par l’administrateur de Djenden, monsieur Diar. Il était blessé gravement et fut conduit à l’hôpital de Meliana. Taalibi Ben Aicha, son lieutenant, le sera peu de temps après.            

Les battues se poursuivent jusqu’au 15 juin par la compagnie des Tirailleurs de Meliana. Le bilan meurtrier de l’opération en elle-même est de 16 autres indigènes tués de sang-froid et sans sommation.

Les arrestations.

Les arrestations sont opérées par tas et par vagues successives. Ceci veut dire en clair que le travail n’est pas méthodique, encore moins en rapport avec les attributions de police judiciaire. L’action relève de la rapidité de l’éclair. Elle est même trop rapide et laisse maintes interrogations sans réponse. En effet, à la date du 28 et 29 avril 1901, 38 individus sont amenés et 150 entre le 29 avril et le 1er mai, soit 188 au total, comme le rapporte Charles-Robert Ageron dans son ouvrage (1). Cependant, l’opération se poursuit jusqu’au 2 mai, Monsieur Masselot, secrétaire général de la préfecture pour les affaires indigènes, lève la réquisition de l’armée, à la demande du lieutenant-colonel Léré qui dit fièrement que l’essentiel des battues est exécuté et que s’il reste encore des éléments en fuite, ce sera désormais une affaire de police et que la compagnie de Meliana s’en chargera. Le général de division Grisot déclare : « La terreur a succédé à la folie » il faut comprendre par « folie » la révolte. En somme, le commandement de l’armée est satisfait du résultat qu’il a obtenu. Il faut reconnaitre qu’il avait fait du zèle en menant cette grande opération guerrière, qui n’est pas loin des concepts de razzia.

Cependant, Christian Pheline nous rapporte un chiffre, nettement supérieur à celui avancé par l’immense historien Ageron. Il rapporte que :

« Dans les douze heures, près de 400 indigènes étaient arrêtés et amenés à Margueritte ».

« De tous âges, depuis des vieillards à la barbe blanche jusqu’à des adolescents impassibles » (2).

Ce chiffre semble peu plausible, si l’on tient compte que la tribu compte 3200 âmes tous âges et tous sexes confondus, de la première enfance jusqu’à l’ultime vieillesse. De toute manière, nous ne possédons pas plus de données démographiques pour en faire une analyse. Néanmoins, nous nous rapportons à la référence bibliographique donnée par l’auteur lui-même : « La Dépêche algérienne, 16 décembre 1902 ».

 Or, cette édition n’évoque ni les battues ni les arrestations. Elle date, comme cité ci-dessus, du 16 décembre 1902, soit 6 jours après l’ouverture du procès à Montpellier. Le correspondant parle de la salle d’audience, du procureur général, Laffon, du président de la cour, de ses deux assesseurs. Il tient en outre en suspicion les jurés, parle de la barbarie des insurgés en fin de l’ambiance générale, des incompréhensions des Français de la Métropole vis-à-vis des colons français (3). Donc, le chiffre avancé par Christian Pheline est sans aucun fondement et de ce fait, on s’en tient à celui avancé par Charles-Robert Ageron.  

À la date du 1er mai, le procureur de la république Poinssier loue les efforts et l’efficacité des battues qui ont permis l’arrestation de trois indigènes parmi les principaux :

  • Taalibi Miloud, jeune frère de Taalibi, Elhadj BenAicha.
  • Hammadi Mohammed Ben Tifouri.
  • Abdellah El Hirsi, l’égorgeur.

Puis deux jours plus tard, ce sera au tour de Yakoub Ben Hadj Hamed, capturé par l’administrateur de Djenden, monsieur Diar. Il était blessé gravement et fut conduit à l’hôpital de Meliana. Taalibi Ben Aicha, son lieutenant, le sera peu de temps après.            

Les battues se poursuivent jusqu’au 15 juin par la compagnie des Tirailleurs de Meliana. Le bilan meurtrier de l’opération en elle-même est de 16 autres indigènes tués de sang-froid et sans sommation.

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