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Ahmed Gaid Salah, chef d'état major; ahmed bencherif écrivain

                             Ahmed Gaid Salah, chef d’état major de l’armée

         Voici quatre jours que  vous avez suggéré l’application de l’article 102 de  notre Constitution, au Conseil Constitutionnel pour prononcer l’invalidité du Président Abdelaziz Bouteflika à gouverner notre nation. Vous avez fait appel en tant que chef d’état major de notre armée pour solutionner la crise institutionnelle où se trouve tout un pays de 42 millions, motivé sans nul doute par votre patriotisme et votre souci de préserver la gouvernance institutionnelle. Je n’ignore pas que cette décision a fait une large consultation au préalable de l’état major de notre armée.

            Jusqu’ici, le conseil constitutionnel ne s’est pas réuni et pire il n’a fait écho d’aucune motion quant à l’application ou le rejet de l’article 102 qui permet de la sortie de  crise et redonner vie aux institutions de l’état qui gèlent complètement. Il y a lieu de remarquer que  cette instance constitutionnelle est dirigée par Monsieur Belaiz Tayeb. La fidélité de ce personnage à la fratrie Bouteflika n’est un secret pour personne.  Donc, il ne s’est senti à aucun moment con cerné pour régler cette  crise avec  toute la célérité voulue et l’urgence caractérisée, vu la grave crise institutionnelle où nous a conduits Monsieur le président sortant, qui a débouché sur la gronde de la rue par des manifestations massives pacifiques qui s’inscrivent dans la durée et dont ne peut jurer qu’elles restent pacifiques.

          Voilà où notre pays est devenu prisonnier de l’allégeance au pouvoir personnel en l’occurrence à Abdelaziz Bouteflika, au lieu de l’allégeance à la patrie. Ceci prouve que le clan Bouteflika ne cède pas aussi facilement et dieu seul sait ce qu’elle fait dans ce temps mort de leur règne. Voilà le résultat de la gestion dans l’opacité depuis 20 ans de gouvernance sans partage.

           Si malgré la gronde de la rue, les défections massives enregistrées dans le clan présidentiel, les grèves de toutes les corporations, les slogans humiliants partout en Algérie, l’appel à l’article 102 par l’armée, ne sont pas arrivés à faire raisonner cette fratrie pour lâcher le pouvoir, elle devra obligatoirement céder  le 28 avril, date d’expiration du mandat présidentiel en cours, ou du moins théoriquement. Ce clan sera-t-il capable de rester au pouvoir, conforté par les services de sécurité de la Présidence et de la garde républicaine sous le commandement du général chef de corps,  Benali Benali, un fils de Tlemcen, un autre fidèle ? Il  n’y a aucune honte à révéler l’origine de ce militaire, très vieux, un autre fidèle de la fratrie Bouteflika. Parce que c’est la réalité et il l a soutien t à son corps défendant. Autrement, le pays ne serait pas arrivé dans cette situation de blocage institutionnel.

        Le 29 avril, il y aura vacance de pouvoir présidentiel. La situation est in édite et ce cas n’est pas prévu la Constitution. Cette question est légitimement posée le mouvement de contestation du 22 février. Si malgré la vacance du pouvoir, Abdelaziz Bouteflika reste aux commandes, vous devrez le déposer et le déférer à la haute de cour de justice pour usurpation de fonction.

         Dans les deux cas de figure, aucune solution n’est fournie au mouvement de contestation citoyenne qui réclame une transition démocratique à laquelle vous devrez apporter tout votre concourt, ou tout au moins l’accompagner. Ainsi vous aurez joué ce rôle historique que vous avez évoqué dans votre discours à Bechar qui revient à l’armée pour garantir la sécurité du pays et la sauvegarde des institutions.

          Cette transition  démocratique se fera soit par une représentation corporative ou géographique. Pour ce qui est du premier cas, il offre une  meilleure maitrise de l’opération de préparation de la Constituante pour faire un congrès de spécialistes et d’intellectuels des gens de la profession du droit : avocats, magistrats, médecins, journalistes, écrivains.     

          Vous êtes plus que jamais requis, mon Général, mener la transition  démocratique comme cela a été fait en Espagne, au Portugal dans les pays d’Amérique Latine, en Europe de l’Est.

             Mon estime et ma haute considération

 

                                                                       Ahmed Bencherif écrivain

                                                                       Naama le 30 mars 2019

                                                                    

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