mot du directeur de l'OMS; ahmed bencherif

16 mars 2020
 
 

Bonjour à tous. 

Au cours de la semaine dernière, nous avons assisté à une escalade rapide des cas de COVID-19. 

Il y a désormais plus de cas et de décès notifiés ailleurs dans le monde qu'en Chine. 

Nous avons également assisté à une escalade rapide des mesures de distanciation sociale, comme la fermeture d'écoles et l'annulation d'événements sportifs et d'autres rassemblements. 

Mais nous n'avons pas vu d'escalade assez urgente dans le dépistage, l'isolement et la recherche des contacts - qui sont le pilier de la riposte. 

Les mesures de distanciation sociale peuvent contribuer à réduire la transmission et aider les systèmes de santé à faire face. 

Se laver les mains et tousser dans le coude permet aussi réduire le risque pour soi-même et pour les autres. 

Mais à elles seules, toutes ces mesures ne suffisent pas à éteindre cette pandémie. C’est la combinaison qui fait la différence. 

Comme je ne cesse de le dire, tous les pays doivent adopter une approche globale. 

Mais pour prévenir les infections et sauver des vies, le moyen le plus efficace est de briser les chaînes de transmission. Et pour cela, il faut dépister et isoler. 

Vous ne pouvez pas combattre un incendie les yeux bandés. Et nous ne pouvons pas arrêter cette pandémie si nous ne savons pas qui est infecté par le virus. 

Nous avons un message simple pour tous les pays : testez, testez, testez. 

Testez tous les cas suspects. 

Si le résultat du test est positif, isolez-les et trouvez avec qui ils ont été en contact étroit jusqu'à deux jours avant l'apparition de leurs symptômes, et testez également ces personnes. [REMARQUE : l'OMS recommande de dépister les contacts des cas confirmés uniquement s'ils présentent des symptômes de COVID-19] 

Chaque jour, de nouveaux tests sont produits pour répondre à la demande mondiale. 

L'OMS a expédié près de 1,5 million de tests à 120 pays. Nous travaillons avec des entreprises pour augmenter la disponibilité des tests pour ceux qui en ont le plus besoin. 

L'OMS recommande que tous les cas confirmés, même les cas bénins, soient isolés dans les établissements de santé, afin de prévenir la transmission et d'assurer une prise en charge adéquate. 

Mais nous sommes conscients que de nombreux pays ont déjà dépassé leur capacité à prendre en charge les cas bénins dans les services médicaux spécialisés. 

Dans cette situation, les pays doivent donner la priorité aux patients âgés et à ceux souffrant d’affections préexistantes. 

Certains pays ont augmenté leur capacité en utilisant des stades et des gymnases pour soigner les cas bénins, les cas graves et critiques étant pris en charge dans les hôpitaux. 

Une autre option consiste à isoler et à soigner à domicile les patients présentant des symptômes bénins. 

La prise en charge à domicile des personnes infectées par le virus peut mettre en danger les autres membres du foyer ; il est donc essentiel que les soignants suivent les conseils de l'OMS sur la manière de prodiguer des soins dans les meilleures conditions de sécurité possible. 

Par exemple, le patient et la personne qui s'occupe de lui doivent chacun porter un masque médical lorsqu'ils sont ensemble dans la même pièce. 

Le patient doit dormir dans une chambre séparée des autres et utiliser une salle de bain différente. 

Désignez une personne pour s'occuper du patient, idéalement quelqu'un qui est en bonne santé et qui ne souffre d'aucune affection préexistante. 

Le soignant ou l'aidant doit se laver les mains après tout contact avec la personne malade ou son environnement immédiat. 

Les personnes infectées par le virus de la COVID-19 peuvent encore transmettre l'infection aux autres après avoir cessé de se sentir malades, et c'est pourquoi ces mesures doivent être maintenues pendant au moins deux semaines après la disparition des symptômes. 

Les visites ne doivent pas être autorisées avant la fin de cette période. 

Vous trouverez plus de détails dans les lignes directrices de l'OMS.

 

Une fois de plus, notre message clé est : testez, testez, testez. 

Il s'agit d'une maladie grave. Bien que les données dont nous disposons indiquent que les personnes de plus de 60 ans sont les plus exposées, des jeunes, y compris des enfants, sont morts. 

L'OMS a publié de nouvelles recommandations cliniques, contenant des informations détaillées et spécifiques sur la manière de prendre en charge les enfants, les personnes âgées et les femmes enceintes. 

Jusqu’à présent, nous avons constaté des épidémies dans des pays dotés de systèmes de santé avancés. Mais même eux ont eu du mal à faire face. 

À mesure que le virus se déplace vers les pays à faible revenu, nous sommes très préoccupés par l'impact qu'il pourrait avoir sur les populations où la prévalence du VIH est élevée, ou sur les enfants mal nourris. 

C'est pourquoi nous demandons à chaque pays et à chaque personne de faire tout son possible pour arrêter la transmission. 

Se laver les mains contribue à réduire le risque d'être soi-même infecté. Mais c'est aussi un acte de solidarité car il réduit le risque de transmettre l'infection à d'autres personnes de la communauté et du reste du monde. Faites-le pour vous-même, mais faites-le aussi pour les autres. 

Nous demandons également aux gens de faire preuve de solidarité en s'abstenant de faire des réserves d'articles essentiels, y compris des médicaments. 

Ce stockage compulsif peut créer des pénuries de médicaments et d'autres produits essentiels, qui peuvent à leur tour exacerber la souffrance. 

Nous sommes très reconnaissants à tous ceux qui ont contribué au Fonds de riposte solidaire à la COVID-19.  

Depuis que nous l'avons lancé vendredi, plus de 110 000 personnes ont fait une contribution, pour un montant s'élevant à près de US $19 millions. 

Ces fonds permettront d'acheter des tests de diagnostic ainsi que des fournitures pour les agents de santé, et de soutenir la recherche et le développement. 

Si vous souhaitez apporter votre contribution, rendez-vous sur la page Web de l'OMS (who.int/fr) et cliquez sur le bouton orange « Faire un don » en haut de la page. 

Nous nous réjouissons également de voir la manière dont les différents secteurs de la société se rapprochent. 

Cela a commencé avec le défi « SafeHands Challenge », qui a attiré des célébrités, des dirigeants mondiaux et des personnes du monde entier qui ont montré comment se laver les mains. 

Cet après-midi, l'OMS et la Chambre de commerce internationale (CCI) ont lancé un appel commun à la communauté mondiale des entreprises. La CCI enverra régulièrement des conseils à son réseau de plus de 45 millions d'entreprises, afin que celles-ci protègent leurs travailleurs, leurs clients et les communautés locales, et facilitent la production et la distribution des fournitures essentielles. 

Je tiens à remercier Paul Polman, Ajay Banga et John Denton pour leur appui et leur collaboration. 

L'OMS collabore également avec Global Citizen pour lancer les Solidarity Sessions, une série de concerts virtuels avec des musiciens de renom du monde entier. 

 

C'est la crise sanitaire mondiale la plus importante de notre époque. 

Les jours, les semaines et les mois à venir seront un test de notre détermination, un test de notre confiance dans la science et un test de solidarité. 

Des crises comme celle-ci ont tendance à faire ressortir le meilleur et le pire de l’humanité. 

Je suis sûr que comme moi, vous avez été touché par les vidéos de personnes applaudissant les professionnels de la santé depuis leur balcon, ou par ces récits de personnes proposant de faire des courses pour les personnes âgées de leur communauté. 

Cet incroyable esprit de solidarité humaine doit devenir encore plus contagieux que le virus lui-même. Bien que nous devions être physiquement séparés les uns des autres pendant un certain temps, nous pouvons nous rassembler comme jamais auparavant. 

Nous sommes tous dans le même bateau. Et ce n'est qu'ensemble que nous pouvons réussir. 

La règle du jeu est donc : ensemble.

Je vous remercie.

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