Lectures sur l'émir Abdelkader num1, Ahmed Bencherif

              Le père organise la défense d’Oran, en sa qualité de marabout comme de tradition au temps des Turcs. 

    Abdelkader  se distingue sous les ordres de son père dans les confrontations du 3 et 7 mai , 16 et 23  octobre , 10 et 11 novembre de l’année 1831, sous les murs d’Oran. Abdelkader pieux, élégant, intrépide cavalier, habile dans les exercices du corps. Dans la rencontre du 7 octobre, chargeant jusqu’au milieu des lignes ennemies, il faillit être prisonnier et  son cheval avait reçu sept coups de baïonnette.  Sous le feu terrible, il réussit à ramasser son neveu si Tayeb blessé

Mahiedine de nouveau sollicité pour son investiture de sultan, il refuse encore une fois. Alors s’écrièrent les principaux des Hachems et des Beni Amer :

« eh bien puisque tu ne veux pas nous commander, donne-nous pour sultan, non pas ton fils ainé qui n’est qu’un homme de livres, mais le  fils de Zohra qui est un homme de poudre ».     

Touché jusqu’aux larmes, le maitre refusa encore. Sollicité encore une fois le 22 novembre 1832, il concéda et demanda à son fils Abdelkader :

  « si tu étais appelé à commander aux Arabes, comment gouvernerais-tu ? »

Et Abdelkader de répondre :

« le livre de la foi à la main et si la loi me l’ordonnait, je ferais moi-même  une saignée derrière le coup de mon frère ».

Véritable profession de foi à laquelle Abdelkader n’a jamais menti. Le père sortit de sa tente et présenta son fils :

« Voici le sultan annoncé par le prophète. C’est  le fils de Zohra . Obéissez-lui comme vous obéissez à moi ».

   Acclamations instantanées ! Abdelkader s élança sur son cheval et la foule se précipita sur lui. Pleuvent des vivats et des bénédictions.

Abdelkader choisit le titre de l’émir au lieu de sultan. Selon l’auteur J. Pichon, c’est par délicate déférence à l’empereur du Maroc. Est-ce vrai ? Y a-t-il une autre motivation ? Abdelkader est âgé alors de 24 ans. 

« Nous avons assumé cette lourde charge, proclame-t-il, dans l’espoir que nous pourrions être le moyen d’unir la grande communauté des musulmans, d’éteindre leurs querelles intestines, d’apporter une sécurité générale à tous les habitants de ce pays, de mettre fin à tous les actes illégaux perpétrés par les fauteurs de désordre contre les honnêtes gens, de refouler et battre l’ennemi qui envahit notre patrie dans l’espoir de nous faire passer sous son joug. »

 

                                                                           Ahmed Bencherif

                                                                            Ecrivain chercheur

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